Poursuivis pour « avoir incité les citoyens de Conakry à manifester les 30 et 31 juillet, et le 01 août 2024 « , trois activistes de la société civile ont comparu ce mercredi 14 août 2024 devant le tribunal de première instance de Mafanco.
A la barre, Amadou Bah, Mamadou Ramadane Diallo et Mamadou Korka Diallo ont tous catégoriquement nié les accusations de participation à des manifestations illégales.
Mamadou Korka Diallo, membre de la MAOG, a spécifié qu’il était affilié à cette plateforme, mais n’était pas impliqué dans l’organisation des manifestations. Il dit qu’il a été informé de l’interdiction des rassemblements par le biais des réseaux sociaux. Bien qu’il ait partagé des informations sur les manifestations sur sa page Facebook, il a affirmé ne pas en être l’instigateur.
De son côté, Amadou Bah, responsable de Démos, une plateforme membre de la MAOG, a affirmé ne pas être associé à la Dynamique des Organisations de la Société Civile. Il a relaté les conditions dans lesquelles il a été arrêté le 30 juillet 2024 à Matoto. Il a dénoncé une interpellation sans présentation de mandat ou de convocation officielle. Il a ensuite nié toute implication dans les manifestations, arguant qu’il n’était pas concerné par ces événements.
Durant l’audience, le ministère public a requis la requalification des faits de « réunion illicite sur les voies publiques » en » manifestations publiques interdites ». La défense s’est opposée à cette requête, estimant qu’elle n’était pas justifiée.
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Après un long débat sur cette requête, le tribunal a finalement accédé à la demande du ministère public en requalifiant les faits en « manifestations publiques interdites ».
Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a déclaré que les actions de Mamadou Ramadane Diallo et Mamadou Korka Diallo constituent des infractions. En revanche, il a demandé l’abandon des poursuites à l’encontre d’Amadou Bah pour délit non prouvé.
Pour la répression, il requis que Mamadou Ramadane Diallo et Mamadou Korka Diallo soient condamnés à une peine d’emprisonnement d’un an ferme et au paiement d’une amende de 500 000 GNF.
Pour sa part, l’avocat de la défense, Me Fodé Mohamed Béavogui, a souligné l’absence de preuves de la participation de ses clients aux manifestations par le ministère public. Il a plaidé pour l’abandon des poursuites à leur encontre pour délits non établis.
Le tribunal a décidé d’abandonner les charges contre Amadou Bah pour des faits de manifestations publiques interdites non prouvés à son égard. En revanche, Mamadou Ramadane Diallo et Mamadou Korka Diallo ont été reconnus coupables des accusations portées contre eux. Ils ont été condamnés à un an d’emprisonnement dont six mois assortis de sursis et au paiement d’une amende de cinq cent mille (500 000 GNF) par chacun.
Le tribunal a par ailleurs ordonné la confiscation des téléphones des deux activistes reconnus coupables, tout en ordonnant la restitution du téléphone d’Amadou Bah.