Les débats dans l’affaire qui oppose le ministère public au président du parti UGDD se sont ouverts ce mardi , 06 août 2024, au tribunal de première instance de Dixinn. Il est reproché à Pépé Francis Haba des faits « d’atteinte et de menace à la sécurité publique ».
Il est poursuivi dans le même dossier au même titre que cinq autres prévenus. Il s’agit de Simone Pierre Camara, Pierre Kamano, Ange Kolomou , Joseph Maomou et Bienvenue Théa.
A l’entame, le parquet a soulevé des exceptions concernant la constitution de l’un des avocats des prévenus , Me Philippe Loua dans ladite procédure. Selon le parquet, le barreau a pris une décision interdisant Me Philippe Loua d’exercer dans toutes les juridictions. Si la sanction est levée, il devra cependant la prouver à travers un acte avant de se présenter dans la salle.
Me Daniel Haba a répliqué en disant qu’il n’accepterait pas la collaboration de son confrère dans ce dossier s’il n’était pas en règle. Il a alors demandé au tribunal de passer aux débats.
Mais, le tribunal, sur l’exception soulevée, a interdit Me Philippe Loua de plaider dans ce dossier.
C’est Simon Pierre Camara qui sera le premier à faire sa déposition. Pour le parquet, le prévenu aurait créé des organisations et rencontré plusieurs plates-formes à l’issue du procès du 28 septembre. Ces organisations, ajoute le parquet, seraient orientées vers la défense des intérêts d’une catégorie d’accusés que le procureur s’est réservé de les citer.
Pour le parquetier, Simon Pierre a ainsi incité à la révolte et au trouble à l’ordre public.
En rejetant les faits portés en son encontre, Simon Pierre Camara explique que le but de son ONG n’était ni un mouvement politique, encore moins un mouvement de soutien. Selon lui, l’ONG Jeune Messager du Peuple qui est devenu Messager du Peuple Pour le Développement a été créée pour la paix , l’unité nationale et pour « consoler » également certains accusés au procès du 28 septembre.
« Le but de ce mouvement n’est pas de créer un quelconque trouble. Pendant les rencontres, toutes les communautés étaient appelées. Ce n’était pas un mouvement politique, ni de soutien. On mobilisait des fonds en cas de besoin. J’avais un récépissé pour cette ONG. S’il y a eu autre fait je n’en suis pas responsable. Il y avait plus de trois milles personnes sur la plateforme. Je ne pouvais pas maîtriser tous les membres de cette plate-forme. Mais je peux vous assurer qu’aucun propos communautaristes n’a été mis dans cette plate-forme », a-t-il expliqué.
Après Simon Pierre Haba, c’est Bienvenue Théa qui fera sa déposition…
A la reprise de l’audience, c’est Bienvenue Théa qui a poursuivi sa déposition. Ce prévenu est présenté comme l’un des administrateurs des plateformes digitales du mouvement « Les Messagers du Peuple pour la Paix et le Développement » (MPPD) , dirigé par son prédécesseur Simon Pierre Camara.
Après avoir rejeté les faits d’atteinte et de menace à la sécurité publique pour lesquels il comparaît devant cette juridiction, il nie également avoir projeté une manifestation le 31 juillet 2024 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry en cas de condamnation du capitaine Moussa Dadis Camara.
A l’issue de ces deux dépositions, le président du tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 13 août 2024 pour la suite des débats.