Un soupçon de tentative d’enrichissement illicite plane sur le gouvernement du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana dans un plan de riposte économique au Covid-19 présenté récemment au Groupe de la Banque Mondiale. Ce plan essuie les mêmes appréciations de la part des acteurs politiques guinéens.
Interrogé à propos par Guinéenews©, le leader du Bloc libéral se dit partagé entre deux sentiments. Le Dr Faya Lansana Millimouno s’insurge contre la surfacturation, une pratique récurrente qui a toujours caractérisé les différents gouvernements qu’a connus le pays. Il le dit dans une interview téléphonique dont voici un extrait.
« Nous suivons cette actualité avec la plus grande attention. Et ça a suscité en nous deux sentiments : le premier, ça nous a confortés dans notre élan de chercher coûte que coûte la rupture dans notre pays.
Ce pays a été toujours dirigé par des prédateurs, des gens qui ne l’ont pas servi, mais qui s’en sont servis, qui se servent de la sueur des plus pauvres, et qui vivent de la souffrance de la population. Ce sont des sangsues.
Le deuxième sentiment, c’est qu’on a été quelque peu surpris que la Banque mondiale, travaillant avec les différents gouvernements successifs composés des prédateurs depuis des décennies, à l’occasion de la présentation de ce plan de riposte, se soit rendue compte que toutes les données que fournissent les gouvernements guinéens, ce sont des données-pièges. On ne parlera même pas de données erronées. Ce sont des données conçues pour tromper, pour voler, pour piller.
On connait le niveau de couverture d’adduction d’eau et de fourniture d’électricité sur le territoire national. Ça concerne un nombre très limité de personnes : des privilégiés de la capitale et quelques habitants des chefs-lieux de régions naturelles et quelques préfectures.
Quand on a dit que la subvention de l’électricité pour trois mois au tarif social devait coûter à l’État 456 milliards, il y a beaucoup de questions qu’on avait posées, mais c’était pris comme venant d’hommes politiques qui n’ont jamais rien reconnu de bon du gouvernement.
Il a fallu que ce soit enfin la Banque mondiale pour qu’on comprenne en fait que c’est une pratique qui est tellement encrée dans notre pays, que même Alpha Condé s’en sert. C’est plus de 40 millions de dollars qu’on voulait mettre main basse dessus et se répartir.
Aujourd’hui, les membres du Cabinet du Premier ministre essaient de se défendre pour dire que dès le début, ils ont vu. Mais ils n’ont rien dit jusqu’à ce que le groupe de la Banque mondiale ait dénoncé.
A supposer que la Banque mondiale n’avait pas dénoncé et que la Banque mondiale sortait effectivement l’argent pour accompagner la Guinée dans le programme-là.
Les quarante et quelques millions de dollars auraient été répartis entre ces grands commis de l’État, ces prédateurs qu’il faut avoir en dehors des rouages du pouvoir de notre pays, si nous voulons le bonheur pour la majorité des Guinéens ».