Plusieurs Travailleurs sur le site d’exploitation de la Société minière de Mandiana se trouvant dans la sous-préfecture de Kôdjaran, relevant de la préfecture de Mandiana, sont menacés de compression. Mécontents de leur situation, ils dénoncent à travers leur structure syndicale, une décision « arbitraire ».
Joint au téléphone, une source proche des travailleurs a déclaré : « Notre PDG nous a informé oralement qu’il y aura une compression. Nous avons dit que ce n’est pas de cette manière que nous devons être informés. Un peu plus tard, le secrétariat a reçu la liste des compressés. La loi dit qu’avant de compresser, il faut un préavis d’au moins un mois. Les responsables de l’entreprise doivent aussi rencontrer les représentants syndicaux. Rien de tout cela ne s’est passé. Ils sont venus juste nous brandir la liste des 28 employés qu’ils entendent compresser ».
A en croire l’inspection régionale du travail de Kankan, cette compression faite aux multiples dégâts et pertes enregistrés par la Société Minière de Mandiana suite aux récentes manifestations.
« La décision a été prise par la société SMM suite aux dégâts causés par la communauté de Kôdjaran. C’est pourquoi l’entreprise à décidé de réduire le nombre de l’effectif. Ils (les responsables de l’entreprise, ndlr) sont venus me voir. Je leurs ai répondu que la procédure n’est pas la bonne. Donc de reprendre la procédure personne n’est pour le moment licencié», nous a fait savoir l’inspecteur régional du travail.
Joint aussi au téléphone dans l’après-midi de ce mercredi 9 novembre 2022, Ibrahima Kouyaté, représentant de la société ENCOREF (Entreprise de Construction et de Rénovation) nous a laissé entendre que cette affaire,: « s’est passée entre les patrons des deux entreprises. Avec la situation actuelle de la Société SMM qui sous-traite avec la nôtre, un matin mon PDG m’a dit que la SMM l’a saisi en demandant d’effectuer une réduction de l’effectif compte ténu de leur situation économique actuelle. Ils ont donné un délai bref pour faire cette compression. Mais entre-temps, notre PDG m’a dit encore avoir reçu des consignes de l’inspection régionale du travail qui déplore la manière de procéder. Donc, la situation à notre connaissance se trouve à ce niveau. Ce que je peux dire c’est que jusqu’à preuve de contraire ces 28 employés sont toujours avec nous», nous a -t-il affirmé.
Sauf que selon notre source proche du syndicat, les travailleurs visés par cette menace de compression sont depuis la publication de leur liste empêchée d’accès aux sites d’exploitation de la Société minière de Mandiana.
«Effectivement, à l’issue de notre rencontre à Kankan avec l’inspecteur régional du travail, celui-ci nous a aussi affirmé que la procédure n’a pas été respectée. Et il nous a dit aussi de dire aux travailleurs que cette compression n’en est pas une et que les gens reprennent leurs travaux. Mais lorsque nous disons cela aux gens, quand ils se déplacent pour aller au travail, ils ne travaillent pas. Ils n’acceptent pas qu’ils travaillent jusqu’ à présent », nous a-t-il assuré.
Pour sa part, joint au téléphone pour avoir leurs versions des faits, la direction des ressources humaines de la Société Minière de Mandiana n’a pas accepté de se prononcer. Le directeur André Camara, nous a fait savoir : « qu’il doit se référer à la direction générale avant de dire quoi que ce soit sur cette affaire ».
A signaler que si les choses restent telles qu’elles sont, le collectif des 28 employés concernées par cette compression entendent faire un sit-in avec les membres de leurs familles qui sont à leur charge devant le siège de la société minière de Mandiana. Et ce, dès lundi prochain.