La haute direction de Rio Tinto a fait le point sur le gisement de fer Simandou devant des reporters de la presse australienne hier à Sidney, Australie. Ceci dans le cadre de la transparence requise pour rassurer les investisseurs et actionnaires et surtout éviter des futures poursuites au cas ou le projet tourne mal.
Le géant minier précise d’emblée aux investisseurs que « le co-développement des infrastructures ferroviaires et portuaires reste soumis à un certain nombre de conditions, notamment les approbations réglementaires en Guinée et en Chine, la conclusion d’un certain nombre d’accords juridiques, la ratification du cadre d’investissement pour le co-développement par la République de Guinée, et accord entre Simfer, WCS et la République de Guinée concernant le budget des infrastructures ferroviaires et portuaires.»
Rio Tinto estime que sa part initiale des dépenses en capital pour développer la mine et le projet d’infrastructure ferroviaire et portuaire co-développé s’élève à environ 6,2 milliards de dollars. Le mégaprojet qui transformera l’industrie comporte trois parties distinctes
- Le gisement de fer du mont Simandou repartis en 4 blocs: Blocs 1 et 2 pour Winning Consortium Simandou (WCS) – un consortium du singapourien Winning International Group et des géant chinois Hong Quiao et Baowu – et les Blocs 3 et 4 pour Rio Tinto Simfer en association avec la chinoise Chalco Iron Ore Holdings. La Guinée possède 15 % des actions dans chacun des groupes de blocs comme le prévoit le code minier
- Le chemin de fer de 600 kilomètres construit par une entreprise chinoise et cogérée par WCS, Rio et le gouvernement guinéen. Simfer construira la ligne ferroviaire secondaire d’environ 70 km et un port pour navires de transbordement de 60 millions de tonnes par an, tandis que WCS construira la ligne ferroviaire principale à double voie d’environ 536 km, la ligne ferroviaire secondaire WCS d’environ 16 km et une ligne ferroviaire secondaire d’environ 60 millions de tonnes par an au quai des barges.
- Le port qui a été rétrogradé en un quai d’embarquement au lieu du port en eau profonde initialement prévu sera construit séparément par chacune des entités pour son usage exclusif.
La capacité d’infrastructure co-développée et les coûts associés seront partagés à parts égales entre Simfer et WCS qui fourniront des infrastructures distinctes pour tirer parti de leur expertise. Jusque là, Rio a « avancé » plusieurs centaines de millions de dollars en attendant la ratification par les autorités chinoises du financement de la partie chinoise. A la fin du projet en pleine capacité, Simfer développera, possédera et exploitera une mine de 60 millions de tonnes par.
Une fois terminés, toutes les infrastructures et le matériel roulant co-développés seront transférés et exploités par la coentreprise Compagnie du Transguinéen (CTG), dans laquelle Simfer et WCS détiennent chacun une participation de 42,5 % et l’État guinéen une participation de 15 %. La première production de la mine Simfer est attendue en 2025
Critiqué sur les risques environnementaux, le Pdg de Rio, Jakob Stausholm, a déclaré que la société minière se concentrait fortement sur « les aspects environnementaux, durables et de gouvernance de ses opérations en Guinée.» Rio avait été critiqué par les activistes environnementalistes après la destruction désastreuse de grottes rocheuses vieilles de 45 000 ans dans les gorges de Juukan, en Australie occidentale.
Le responsable du comité exécutif de Rio Tinto pour la Guinée et le directeur général du cuivre, Bold Baatar, ont déclaré : « Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement de Guinée, Chinalco, Baowu et WCS pour obtenir la pleine sanction de ce projet de classe mondiale par tous les partenaires.
Simandou fournira une nouvelle source importante de minerai de fer à haute teneur qui renforcera le portefeuille de Rio Tinto en matière de décarbonation de l’industrie sidérurgique, ainsi que des infrastructures ferroviaires et portuaires transguinéennes qui peuvent apporter une contribution significative au développement économique du pays» annonce le géant minier.
Le besoin initial de financement de Simfer pour le projet Simandou est estimé à environ 11,6 milliards de dollars, dont la part de Rio Tinto s’élève à environ 6,2 milliards de dollars, répartis comme suit:
Répartition des Investment sur Simandou
Simandou est le plus grand gisement inexploité de minerai de fer à haute teneur au monde. Il est reparti en 2 zones: le bloc 1 et 2 detenue par Simfer qui détenait au 31 décembre 2022 des ressources minérales totales estimées à 2,8 milliards de tonnes, dont Rio Tinto annonce aujourd’hui la conversion d’environ 1,5 milliard de tonnes en réserves de minerai qui soutiennent une durée de vie minière de 26 ans avec une teneur moyenne de 65,3 % de fer 3 et de faibles impuretés. Rio Tinto déclare également des ressources minérales excluant les réserves de minerai de 1,4 milliard de tonnes à 66,1 % de Fe et à faibles impuretés.