Au cœur de la crise qui secoue la Société Minière de Dinguiraye (SMS), votre quotidien électronique guinéen, Guineenews, vous explique ici les raisons des manifestations intenses dans la commune rurale de Siguirini ayant entraîné la perturbation des activités économiques.
Tout a commencé avec la mise en œuvre du projet de mine souterraine, rendu possible grâce à un protocole d’accord signé le 2 février 2024 entre les autorités locales, la communauté (villages riverains) et la direction de la SMD. Une source confidentielle et administrative nous ont expliqué les origines de ce conflit car les rumeurs ont laissé place à des actions concrètes.
« Tout a débuté par une rumeur non vérifiée selon laquelle la société aurait recruté près de 70 Ghanéens pour un contrat direct à la SMD, ainsi que des retards dans la mise en œuvre du protocole d’accord signé le 02 février 2024. La direction de la SMD a alors informé les autorités à tous les niveaux et rédigé un communiqué de presse pour mettre à jour la situation. Car les rumeurs faisaient état de la non-restitution des responsables ayant participé au processus de discussion. À la grande surprise de tous, le dimanche 14 avril 2024, aux environs de 12h, une manifestation a été déclenché à Léro et Tombani, paralysant ainsi toutes les activités de la SMD. Des barricades ont été érigées partout, et les manifestants s’en sont pris aux installations de la société. Le convoyeur principal a été incendié, les tuyaux d’exhaure détruits, le check-point, les machines et les véhicules de la société vandalisés », explique notre source.
Pour satisfaire notre curiosité, nous nous sommes intéressés au contenu du protocole d’accord du 2 février 2024, au respect des points, mais aussi aux engagements pris par la SMD.
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Un service de la SMD, dont nous préférons taire le nom dans cet article, nous a présenté un document contenant des projets réalisés après les études d’impacts environnementaux et sociaux, afin que le projet de la mine souterraine respecte toutes les normes nationales et internationales en la matière et obtienne l’adhésion de la communauté au projet. Cette source nous confie : « La SMD a alors poursuivi les consultations menées par les différents intervenants dans le processus. Les communautés ont ainsi exprimé un certain nombre de demandes sociales par voie écrite, à travers le préfet de Siguiri, qui seront examinées et auxquelles une réponse sera apportée via un mémo adressé à Monsieur le préfet. Les discussions autour de ces demandes sociales ont débuté le 27 janvier 2024 et ont abouti à la signature d’un protocole d’accord de 09 points par toutes les parties, sur ordre du préfet, le 02 février 2024. Il est à noter que 17 représentants des communautés, des sous-préfectures de Siguirini et de Tomba-kansa, dont 09 pour Léro et Tombani, ont pris part à ces discussions. »
La question que bon nombre de personnes se posent est de savoir s’il y a eu des avancées dans la mise en œuvre du protocole d’accord du 02 février 2024 ?
Un service de la SMD, que nous préférons taire le nom, nous a présenté un document avant d’affirmer qu’un plan d’action de mise en œuvre du contenu du protocole d’accord a été élaboré, et les actions suivantes ont été entreprises sur le terrain, au nombre de trois :
- La réalisation de 05 forages à double fonction manuelle et électrique est déjà achevée et la remise devrait être effectuée le jeudi dernier (18 avril, ndlr);
- Les 03 groupes électrogènes, accompagnés de mesures d’accompagnement d’une valeur de 150.000.000 GNF, sont sur place et auraient dû être remis depuis le 04 avril 2024. Malheureusement, un éboulement a endeuillé la communauté, et la délégation préfectorale de Siguiri a jugé nécessaire de procéder à cette remise après la fête de Ramadan ;
- Concernant l’entretien des routes, les équipements de l’entreprise devant réaliser ces travaux sont déjà à Siguirini, les carrières sont identifiées, et les visites effectuées pour la route Lero – Fayalala – Saraya. Pour le pont de Lero, 05 autres forages à double fonction sont prévus, ainsi que la rénovation de la maison des jeunes. Les cahiers des charges sont élaborés, et l’appel d’offres sera lancé à la fin de ce mois d’avril 2024.
Il est important de rappeler que la préfecture de Siguiri compte plus de 140 sociétés minières.
