Les chefs d’Etat et de gouvernements ouest-africains réunis à Abuja à l’occasion du 60 e anniversaire de la Cedeao ont décidé de maintenir les sanctions contre la junte guinéenne. Pour Dr Faya Millimonou affirme que ce statu quo semble compréhensible mais le délai de 6 mois relève de l’impossible.
Joint par Guineenews.org à l’effet de recueillir sa lecture des décisions de la CEDEAO, le président du BL coupe la poire en deux.
D’abord pour notre interlocuteur, « la CEDEAO peut être dans une bonne prédisposition d’esprit d’accompagner la Guinée comme il est de son devoir, (mais), il nous appartient à nous les Guinéens, à travers les autorités transitoires de donner le schéma. »
Dans la même logique, l’acteur politique explique que concrètement » (…) on attend l’installation du CNT, et l’élaboration d’un chronogramme négocié et adopté. »
Même si à propos du délai, « tout le monde sait que les 6 mois comme annoncé depuis le début de la période transitoire, ce n’est pas tenable. On est déjà au milieu des six (6) mois, parce que la période transitoire a eu 3 mois. Ce qui veut dire que même si on continue à évoquer l’organisation des élections dans les 6 mois, même au sein de la CEDEAO elle-même, ils sont conscients que les élections ne peuvent pas se tenir en 6 mois », soutient-il. Précisant tout de même au passage que « c’est normal que la CEDEAO continue à maintenir les pressions. »
Insistant sur l’irréalisme des 6 mois exigés par l’organisation sous-regionale pour le retour à l’ordre constitutionnel, notre interlocuteur explique que » (…) le chronogramme ne peut pas être donné demain matin et que le récencement électoral soit fait après demain, pour que la CENI ou l’organe de gestion des élections soit mis en place dans deux jours. Tout cela n’est pas possible. »
Néanmoins, « ce que nous pouvons continuer à suggérer aux autorités transitoires guinéennes, c’est de donner une lisibilité par rapport à l’installation du CNT parce qu’une fois que le CNT est installé, c’est à lui de plancher sur la question du délai, comme cela a été prévu. »
Et d’argumenter que « l’indication du délai suppose qu’on s’entende sur les éléments de l’agenda, parce que le délai n’est que la programmation de tout ce qui est prévu, du début à la fin. Ce qui détermine le délai. »
En tout cas, « c’est ce que nous attendons des autorités transitoires, pour que la CEDEAO comme l’Union Africaine et d’autres entités multinationales et bilatérales puissent continuer, comme il est de leur devoir, d’aider la Guinée à sortir de la transition« , conclut-il.