En dépit d’une certaine amélioration, la perturbation que connaît la révision des listes électorales reste encore préoccupante. En cause, le boycott des opérations par certains agents superviseurs et autres membres de commissions administratives d’établissements et de révision des listes électorales ( CAERLE) qui persiste…
Au deuxième jour de cette phase cruciale en vue des législatives fixées au 16 février 2020, l’opération a toujours du mal à démarrer. Même si par endroits, un léger changement est perceptible, des informations et constats croisés indiquent que l’allumage de la machine reste attendu dans certaines parties de Conakry et de l’intérieur du pays.
Pour rappel, en réaction au non respect de la partie du contrat concernant les moyens de déplacement pour les superviseurs, ces derniers ont décidé de boycotter l’opération. Un mouvement d’ensemble qui semble se fissurer mais dont les impacts sont visibles sur le terrain.
C’est le cas du côté de Matoto, selon des informations recueillies par Guineenews. Une situation confirmée, du moins en partie, par un constat fait dans un bureau de recensement à Ratoma. Dans cette autre commune de Conakry, un président de commission administrative d’établissement et de révision des listes électorales, trouvé à son poste avoue être là, sans contrat, donc ignorant tout de ses conditions de travail. Même s’il a répondu à l’appel, Julien Tamba Ouendouno rappelle que ses collègues et lui n’ont toujours pas perçu le reliquat de leurs primes pour le travail effectué lors de l’étape de l’identification quelques semaines plutôt.
Sur les cinq membres de son bureau, M. Ouendouno était avec un seul collègue. Sans aucune nouvelle des trois autres dont l’agent de saisie lui-même. Assis en face de son président de CAERL, le deuxième agent du poste se lâche: «nous on ne connaît pas qui est superviseur qui est agent technique. On ne sait rien. C’est nous qui étions là, l’équipe qui a fait la phase d’identification. Depuis lors, ils nous ont dit de venir hier. Mais depuis que nous sommes venus, on n’a pas vu de superviseur, on n’a pas vu d’agents techniques. Ils ne nous ont pas dit combien ils vont nous payer. On n’a pas vu de fiches de contrat, rien. »
Du côté de Faranah, un superviseur joint au téléphone confie que le démarrage n’est toujours pas effectif. Même si, reconnaît-t-il quelque peu amer, les lignes seraient en train de bouger. Avec certains de ses collègues qui passeraient outre le mot d’ordre qui consiste à exiger des motos qualité à Hermès, une structure présentée comme un sous-traitant local…
Au téléphone encore, le président de la commission électorale communale indépendante (CECI) de Matoto informe que la situation n’a pas évolué depuis hier. Et Moussa Sangaré d’annoncer pour ce samedi un comité inter-partis (CIP) au niveau communale, à l’effet de trouver une solution au problème dans cette circonscription.
Toujours au téléphone, le directeur du département communication de la commission électorale nationale indépendante reconnaît l’existence de ces difficultés qui, selon Aly Bocar Samoura commencent à trouver de solution. Et le commissaire Samoura d’ajouter que des membres de la CENI sont en mission sur le terrain présentement pour évaluer et corriger les problèmes.