Étant parmi les candidats en lice pour les législatives désormais reportées au 1er mars, le président de l’Union des forces démocratiques (UFD) s’est monté très critique contre le processus électoral en cours, suite au report du scrutin par un décret présidentiel pris ce lundi par le chef de l’Etat. Au micro de Guineenews, Mamadou Baadiko Bah n’est pas allé de main morte contre le pouvoir, qu’il s’apprête pourtant à accompagner dans ses velléités.
Selon Mamadou Baadiko Bah, l’acte présidentiel de ce lundi « illustre de façon incroyablement claire la dictature dans laquelle nous vivons »… « L’absence totale de lois, du fait que c’est le prince qui fait ce qu’il veut, » insiste-t-il. Ajoutant que le président Condé qu’il ne nomme pas « a son agenda que personne ne connaît et qu’il manipule à souhait… »
Dans la même lancée, la tête de liste de l’UFD aux législatives reportées rappelle que « ça fait le deuxième report depuis le mois de septembre. » Et d’attaquer: « …en fait, il (ndlr le président de la République) ne veut pas avouer que la CENI totalement contrôlée par le pouvoir est incapable de respecter la loi ».
« Des manœuvres politicardes », dénonce-t-il. Expliquant que « ce report est dû à l’incompétence de la CENI, son impossibilité de faire son travail normalement. »
A la question de savoir si ce report peut être une possibilité pour les autres opposants d’intégrer le processus, M. Bah n’a pas voulu trancher. Il a tout de même répondu que « ce délai ne lui paraît pas suffisant pour permettre une réouverture des candidatures alors que la campagne est déjà avancée, les bulletins de votes sont imprimés, les spécimens sont distribués »…
Par contre, il estime que ce report est « une manœuvre du pouvoir pour redorer son blason et faire semblant d’être ouvert aux concessions… alors que le seul problème c’est l’incompétence de la CENI ». Une institution qu’il qualifie de « dépendante » et qui, selon l’opposant, « ne peut prendre le moindre acte important sans en avoir reçu l’ordre ».
Ce deuxième report est une honte pour la CENI et ceux qui lui donnent des ordres », déclare-t-il.
L’autre explication donnée par le président de l’Ufd, à propos du report des législatives incessamment demandé au sein l’opinion ces derniers temps, a trait au référendum.
« Le chef de l’État s’est donné une fenêtre d’opportunité pour caser son référendum », interprète l’opposant. « Du banditisme et de l’escroquerie politiques » qu’il invite ses militants et sympathisants à éviter. « Nous ne sommes pas concernés par le référendum mais nous nous battons pour les législatives pour lesquelles nous avons déposé notre candidature » instruit-il.
C’est bien beau de se fendre en critique contre le système comme le fait si bien M. Bah. Mais quand malgré toutes ces tares relevées, le leader de l’Ufd décide de prendre place à bord du navire des législatives, ça c’est difficile à comprendre.