Si le système de santé guinéen reste très faible, c’est dû notamment au manque de ressources humaines. Selon un recensement fait en 2014, le ratio du personnel en santé était de 0,7 pour 1000 habitants. Et l’épidémie d’Ebola qui frappé la Guinée jusqu’en 2016 a fait perdre au pays 187 agents de santé.
Pour donc inverser cette tendance afin d’améliorer les conditions de vie des populations guinéennes, il y a eu la mise en place, en janvier 2019, du Projet Diaspora visant à impliquer les Guinéens de l’étranger dans le renforcement du système de santé du pays. Ce projet est financé par le Fonds de développement de l’OIM pour une période de 18 mois. Mais à cause de la pandémie de Covid-19, les activités de terrain ont été suspendues de juillet à décembre 2020.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le projet Diaspora s’inscrit comme étant un levier à l’atteinte d’objectifs plus globaux tels que le troisième des Objectifs de développement durable (ODD) qui est d’ »Assurer une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges », ou encore participer à la création d’une couverture sanitaire universelle afin de promouvoir un accès équitable pour tous afin de répondre aux priorités de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le projet s’inscrit aussi dans les lignes directrices du Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières signé en décembre 2018 à Marrakech avec l’axe transversal “approche mobilisant toute la société”.
Actuellement, la principale priorité, c’est assurer l’appropriation par les acteurs impliqués dans le projet afin de pérenniser les acquis et surtout un engagement effectif de la Diaspora guinéenne pour le renforcement du Système de santé. C’est pourquoi une feuille de route de l’engagement de la Diaspora pour le renforcement du système de santé guinéen a été élaborée dans le cadre du projet avec la participation du comité technique et de certains cadres de la diaspora. Grâce au soutien de l’OIM, l’Association Diaspora a validé cette feuille de route les 23 et 24 juin 2021 à Conakry.
« Nous avons élaboré des axes stratégiques dont le premier consiste à optimiser la valorisation des compétences des membres de la Diaspora pour renforcer les capacités des acteurs de la santé. Parmi les actions à entreprendre, nous avons visé sur la formation, c’est-à-dire identifier et élaborer des programmes dans les différents domaines de la santé. Ensuite le suivi et évaluation, c’est-à-dire la mise en place des acquis dans le milieu professionnel. Sur le 2ème grand axe retenu, il s’agit de renforcer les capacités techniques et opérationnelles des structures sanitaires de la Guinée. Parmi les actions retenues, il y a la mise en place d’une synergie entre les départements ministériels et la diaspora ; faire un recensement de la diaspora par catégorie professionnelle, instituer un cadre de dialogue avec les membres de la diaspora ; créer des besoins favorisant le retour de la diaspora ; mettre en place des mesures d’incitation de retour de cette diaspora qui souhaiterait éventuellement apporter sa contribution dans ce renforcement de système de santé guinéen », a expliqué la présidente de l’association Diaspora, Dr Adama Hawa Bah.
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Dans son intervention, Maxilian Diaz, représentant la Cheffe de mission de l’OIM Guinée à cette cérémonie, a fait savoir que l’axe principal du projet, c’est de permettre aux cadres nationaux de mieux s’imprégner de la thématique ‘’Migration et Développement’’ : « Ce projet Diaspora, financé par le Fonds de développement de l’OIM a pour axe stratégique, l’amélioration des connaissances des cadres nationaux sur la thématique migration et développement l’intégration de l’engagement de ladite diaspora dans le document de politique et de programme du ministère de la Santé. »
Quant au ministre de la Santé, le Médecin-Général Rémy Lamah, il a affirmé que ce projet est très bénéfique à la Guinée : « Nous travaillons pour la mobilisation des expertises techniques des Guinéens de la diaspora pour participer à la formation initiale des médecins de la diaspora afin de participer à la formation continue des professionnels qui sont restés au pays. Il s’agit d’un projet qui a été fortement bénéfique qui permettre de renforcer et d’impulser davantage la diaspora dans les réformes sanitaires pour le développement de la Guinée. »
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