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Relations France-Afrique : désamour ponctuel ou divorce programmé ?

On est en droit de s’interroger aujourd’hui sur l’état des relations qui unissent la France et ses anciennes colonies d’Afrique. Nous n’avons pas choisi d’en parler juste à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle qui va voir la France se doter d’un ou d’une présidente, le dimanche 24 avril, au soir. Encore qu’un indice majeur, d’apparence anodine survenu pendant la campagne électorale nous a semblé bon à rappeler pour étayer notre propos. Au cours du débat radiotélévisé de presque trois heures d’horloge qui a été organisé à l’occasion, seulement une minute ou presque, a été consacrée aux questions africaines. Ce seul indice, ajouté au silence quasi-total de la presse française sur le sujet, suffit à révéler le désintérêt que l’ancienne métropole porte au continent africain. Surtout quand on pense que ce sont deux candidats de tendance politique divergente voire antagonique sur maintes questions, qui débattent. En clair, cela indique sans ambages que ni le gouvernement du candidat sortant, ni celui qui est proposé par le camp en face n’a inscrit de manière formelle, dans ses priorités, la coopération avec l’Afrique. On peut valablement dire que l’ère de la françafrique et du néocolonialisme a vécu ! Désormais, il est encore plus clair que la voie est ouverte pour les peuples africains de se libérer de toute forme de domination, s’il en subsiste encore, vis-à-vis de l’ancien colon.

Des exemples ou preuves qui incitent à le faire existent bien, mais qu’on ne peut étaler ici. Il suffit de se représenter tous les méandres des arcanes diplomatiques de haut niveau et certains grands dossiers stratégiques qui régissent la vie des Etats, pour s’en convaincre. De parfaites illustrations nous sont servies à propos. Prenons le désengagement du contingent français du Mali, quoiqu’on ait annoncé sa réinstallation sous une autre forme, un peu plus loin, au Niger et au Burkina-Faso.  Ou le départ de Vincent Bolloré, qui quitte l’Afrique où il a investi des milliards dans des actions de développement portuaire et autres dérivés. Encore plus, on a senti la séparation aller crescendo et s’illustrer éloquemment lors des récents votes à l’ONU, suite au déclenchement de la guerre Russo-Ukrainienne.

Et c’est peut-être bien tous ces signes interprétés comme désintérêt de l’un pour l’autre, entre les deux camps, qui a poussé certains États africains à se tourner vers d’autres partenaires, dont l’écoute est jugée plus attentive. C’est le cas du Cameroun, de la Centrafrique et tout dernièrement du Mali qui ont choisi de coopérer avec la Russie.

N’allons pas jusqu’à dire que le glas de la coopération française avec le continent africain a sonné. Les peuples concernés n’en sont pas là et ne vont pas l’agréer facilement. Aux dirigeants d’en prendre acte et de veiller à ce que le Rubicon ne soit pas franchi, pendant qu’il est encore temps. Sans doute que les lendemains de l’élection présidentielle française ajoutés à la realpolitik vont nous édifier très vite. Attendons de voir !

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