En plus des bérets rouges, les recrues de Kaléa sont accusées d’avoir commis le massacre des manifestants et les viols de femmes au stade Conakry, le 28 septembre 2009. Le capitaine Dadis et certains de ses proches sont accusés d’avoir fait ces recrutements.
Après l’abréviation du pouvoir du bouillant capitaine par Toumba Diakité le 3 décembre 2009, le colonel Nouhou Thiam, chef d’état-major général des armées en 2010, a démantelé le camp de Kaléa. Mais ce 28 novembre 2022, Me Antoine Pépé Lamha, un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara a fait des révélations sur le Général Sékouba Konaté, président de la Transition de 2010.
« On vous pose ici des questions par rapport aux recrues de Kaléa, mais on ne parle jamais du Général Sékouba Konaté. Vous ne trouvez pas cela curieux ? » a-t-il demandé au colonel Claude Pivi qui répond sans hésitation : « Ça me rend curieux. »
L’avocat de Dadis révèle que le nom de Sékouba Konaté figure dans l’ordonnance de renvoi au même titre que ceux qui sont dans le box des accusés : « Est-ce que vous savez qu’à la page 38 de l’ordonnance de renvoi, le nom du Général Sékouba Konaté figure en bonne place au même titre que vous et le président Dadis comme étant des personnes qui auraient armé ces gens qui auraient commis ces crimes-là ? Vous ne trouvez pas injuste que vous soyez là, mais que le Général Sékouba Konaté ne soit pas là pour s’expliquer au même titre que vous ? » « Si, ça m’étonne. Il devait être là », a-t-il répondu.
Me Pépé va jusqu’à accuser la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) d’être contre ces poursuites contre Konaté : « Est-ce que vous savez que la FIDH était contre des poursuites engagées contre le Général Sékouba Konaté ? Il y a une ordonnance de refus d’informer qui figure au dossier de la procédure. » Claude Pivi dit que cela « est curieux quand-même, ça me rend curieux ».
L’autre révélation faite par Me Pépé, c’est celle de l’incorporation d’un bon nombre de recrues de Kaléa dans l’armée après le démantèlement du camp. Mais c’est aussi le recrutement à Sana, dans la préfecture de Kankan de 300 personnes : « Est-ce que vous savez qu’une bonne partie de ces recrues de Kaléa a été retenue par le Général Sékouba Konaté après le démantèlement du camp de Kaléa ? Savez-vous qu’une bonne partie de ces recrues a été incorporée dans l’armée et se trouve en grand nombre dans un corps que je ne veux pas dire ici ? Le moment venu, on le dira ; Ils sont en fonction. Ils ont été immatriculés et engagés dans l’armée. Alors, si c’était un recrutement maléfique, criminel comme on veut le faire croire ici, est-ce qu’on allait incorporer certains éléments de ces recrues dans l’armée et qui continuent à être opérationnelles aujourd’hui ? Est-ce que vous n’avez pas entendu parler que les 300 premières recrues venaient du village de Sékouba Konaté, Sana ? »
L’accusé confirme qu’une grande partie des recrues de Kaléa est dans l’armée aujourd’hui, et qu’il avait aussi entendu parler du recrutement à Sana : « Si, j’avais entendu parler de ça. J’ai bien entendu ce mouvement de recrutement là. »