Il s’appelle Souleymane Diabaté, alias Solo. Il est musicien, actuel guitariste soliste du groupe de musique ‘’African groove’’ de feu maitre Mamadou Aliou Barry.
Souleymane Diabaté fut aussi guitariste pendant 8 ans du groupe ‘’Sèlla findè’’, de l’enfant de Horè fello Lama Sidibé. Avec sa guitare, pendant 4 ans aux Etats-Unis, après une tournée qui l’a retenu pour des raisons non dévoilées, il confirme avoir participé à la promotion de la musique guinéenne au pays de l’oncle Sam.
Souleymane Diabaté est né après visualisation de son passeport, le 1er janvier 1962 à Conakry. Il est le fils de feu Karifa et de feue Aicha Condé. Marié à 2 femmes, il est père de 9 enfants, 8 vivants dont 2 filles.
Pour son cursus scolaire, il affirme avoir fait ses études primaires jusqu’en 6ème année au village de Sanassia dans la préfecture de Kouroussa. Ce niveau atteint, c’est à cause de la musique, qu’il a freiné ses études. Son père jouait au balafon et il l’accompagnait, puisque son 1er instrument fut le balafon. Plus tard, la guitare l’envouta et ce fut la fin de la suite de ses études.
Rencontré à son domicile situé au quartier Gbessia Kondébounyi, Souleymane Diabaté ‘’Solo’’, anonyme sur scène, fin guitariste aux magnifiques doigtés, s’est livré à la rubrique ‘’Que sont-ils devenus ? ’’ de votre quotidien d’informations en ligne Guineenews.
Lisez !
Guinéenews : Solo Diabaté est l’actuel guitariste soliste qui évolue au sein du groupe African groove. Très connu dans ce monde musical guinéen, peut-on savoir bien qu’issu d’une famille griotte, comment êtes-vous venu à la musique ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : je suis effectivement issu d’une famille griotte. Je n’ai eu de maitre que mon père qui m’a initié à plusieurs instruments. J’ai commencé la musique depuis le village en compagnie de mon père.
Guineenews : pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : comme je vous l’ai dit, c’est à partir du village que j’ai débuté la musique. J’avais créé mon propre groupe qui s’appelait ‘’Badema’’ et je tournais avec ce groupe dans plusieurs coins du pays, pendant que le célèbre ‘’ Petit Moussa’’ évoluait aussi de son côté. Un moment, j’ai été appelé à Conakry, où j’ai appartenu au groupe de Kabinet, le petit frère de Mory Kanté et l’on jouait dans plusieurs lieux de la place. Je faisais le musicien requin avec plusieurs artistes. Pour jouer dans un véritable groupe, ce fut celui dénommé ‘’Sèlla findè’’ de Lama Sidibé. Pendant 8 ans, j’ai évolué avec Lama en compagnie de Gilbert Diabaté. En tant que guitariste, j’ai contribué à la réalisation de plusieurs albums de Lama Sidibé. Maintenant, je suis en compagnie du groupe African groove de feu Maitre Barry. C’est un peu mon parcours musical en résumé.
Guinéenews : vous êtes guitariste requin de studio comme vous l’avez affirmé. C’est un rendez-vous de studio que vous avez décalé pour nous recevoir. Quels sont les artistes que vous avez accompagnés dans les studios ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : je commencerai par Lama Sidibé, qui est plus connu. Il y a eu aussi mon fils Bakary Diabaté, ainsi que Karifa Diabaté. Laissez-moi taire le nom de plusieurs autres, et je sais le pourquoi de cette rétention. C‘est avec Lama que j’ai longtemps duré en compagnie de Gilbert Diabaté.
Guinéenews : pouvez-vous nous relater vos péripéties en compagnie de Lama Sidibé ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : j’ai effectué de nombreuses tournées avec cet éminent artiste. En Guinée, en Afrique de l’Ouest, en Angola, au Cuba et la dernière tournée c’était aux USA. C’est lors de cette dernière tournée, que j’ai élu domicile aux USA pendant 4 ans. Malgré cela, j’avoue qu’il n’y a eu par la suite aucune haine entre nous. Jusque-là, je réponds musicalement à tous ses besoins.
Guinéenews : vous êtes le guitariste soliste attitré du célèbre groupe African groove de feu maitre Barry. Comment avez-vous intégré ce groupe ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : j’ai intégré ce groupe au moment où feu maitre Barry était en France. Le groupe avait un contrat, et je fus appelé pour un appui au niveau de la section guitare. Après mes prestations, le compte rendu fut fait à maitre Barry, qui du coup a demandé au groupe de me retenir. C’est mon petit frère, l’actuel accompagnateur du groupe, qui a été à l’origine de mon intégration dans ce groupe.
Guinéenews : avez-vous effectué des tournées à l’international avec ce groupe ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : Je n’ai pas encore effectué de tournées internationales en compagnie de ce groupe. Je suis arrivé dans ce groupe et quelques moments après, maitre Barry est décédé.
Guinéenews : quels souvenirs gardez-vous de feu Maestro Barry Mamadou Aliou (paix à son âme) ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : Sa brusque disparition a joué sur tout le groupe. Il était un rassembleur. Il avait de l’estime pour moi et quel que soit le problème qui nous opposait, et puisqu’on ne peut pas vivre ensemble sans se heurter, il était toujours le premier à m’appeler au téléphone pour me dire ceci « Diabaté, rien ne nous séparera et quel qu’en soit les difficultés rencontrées, nous sommes obligés de nous donner la main… ». Il y avait cette affection entre nous, et je ne l’oublierai jamais. C’est un grand homme qu’a perdu la Guinée.
Guinéenews : à part le groupe African groove, assistez-vous aux soirées dénommées ‘’One way’’ littéralement traduit en français ‘’ une seule route’’, ou ‘’ ninja’’, puisque plusieurs en font en compagnie des parents artistes griots et autres ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : j’assiste à ce genre de soirées et seulement que je suis très sélectif. Je choisis avec qui évoluer dans cette pratique. Je ne cours pas derrière n’importe qui pour m’exposer. J’aide plusieurs artistes dans cette pratique.
Guinéenews : du coup peut-on savoir vos sources de revenus ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : mes sources de revenus proviennent de mes prestations. Je parviens à supporter ma famille, à travers le peu que je gagne dans la pratique de la musique.
Guinéenews : n’êtes-vous pas affilié au BGDA ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : oui au début, j’étais affilié au BGDA. J’ai été victime d’un vol au cours duquel, ma carte d’adhésion fut emportée en plus de plusieurs de mes objets, et cela date de longtemps avant mon départ pour les USA. Néanmoins avec l’appui de plusieurs amis musiciens, et grâce surtout à leurs conseils, je suis en train de réunir mes dossiers pour reprendre une autre carte et c’est pour bientôt.
Guinéenews : quel avenir projetez-vous pour ce groupe African groove, qui pour nombreux, risque de sombrer suite à la disparition du fondateur feu maitre Barry. Qu’en pensez-vous ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : A mon avis, c’est un groupe qui reste encore très soudé et l’union prédomine. Il faut saluer l’effort qu’est en train de fournir maitre Rizo Bangoura, qui a succédé feu maitre Barry, et je crois qu’il est sur la bonne voie. Donc l’avenir est certain, puisque nous continuons à nous produire de façon régulière dans plusieurs places de la capitale.
Guinéenews : avez-vous des projets à titre personnel que vous envisagez réaliser un album par exemple ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : A travers notre rencontre, j’aimerai que vous m’apportez votre aide pour la réalisation de mes projets. Je suis présentement sur l’élaboration de mon album, qui va comporter 8 titres où j’assure et le chant et la guitare.
Guinéenews : avez-vous pensé à assurer la relève au sein de votre famille ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : toute ma famille est constituée de musiciens. Tous mes enfants pratiquent la musique. Présentement, il y a parmi-eux, qui sont en train de préparer leurs différents albums. Il s’agit de Mariame Diabaté, sa petite sœur Assa Diabaté, Karifa Diabaté et Bakary Diabaté. Le benjamin Daouda Diabaté est aussi en studio. Ce qui d’ailleurs a motivé mes amis vivants aux USA, de m’acheter un jeu d’instruments complets, afin d’assister mes enfants dans leurs formations et différents projets.
Guinéenews : quels conseils avez-vous à prodiguer à vos enfants en particulier, et à cette jeune génération en général ?
Souleymane Diabaté ‘’Solo’’ : Il faut reconnaitre qu’actuellement, la musique guinéenne est dénaturée. Elle a perdu ses valeurs d’antan, son originalité. Aujourd’hui, bien que c’est l’époque, la boite à rythmes a dominé la jeune génération, et ces jeunes fournissent peu d’efforts dans la recherche. Je conseillerai à la jeune génération, de faire recours à la musique guinéenne tirée de nos terroirs. Beaucoup sont sur cette voie, et ils sont peu nombreux au décompte final. La génération actuelle doit retourner à la source, consulter les anciens qui sont encore en vie.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.