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Quand Georges H Bush Sr assistait aux obsèques du premier président guinéen ….

L’ancien président, ancien vice-président, ancien directeur de la CIA, ancien ambassadeur et patriarche de l’une des plus prestigieuses familles politiques aux Etats-Unis, Georges Herbert Bush (Sr) est décédé hier 30 novembre à l’âge de 94 ans.

Né en 1924 au Massachusetts, Georges Bush a grandi au Connecticut voisin. Après l’agression japonaise contre la base navale de Pearl Harbour en 1941, Bush s’engage dans l’armée et devient pilote de chasse ou il effectue cinquante-huit missions aériennes dans le Pacifique au cours desquelles il est abattu à quatre reprises par les japonais et quatre fois secouru.

Après la fin de la guerre, Bush se lance dans le pétrole au Texas dont il en fait sa résidence permanente. Il se lance en politique pour être élu député du Texas en 1966 puis tente sans succès de devenir sénateur. En 1971 Georges H Bush devient amabassadeur des Etats-Unis aux Nations Unis puis directeur de la CIA en 1976. En 1980 il est élu vice-président dans le ticket républicain de Ronald Reagan et sera réélu en 1984. C’est comme vice-président qu’il se rendra en Guinée comme indiqué plus bas.

En 1988, il est candidat républicain et devient président des Etats-Unis. En 1990, il lance la guerre contre Saddam Hussein et réussi à monter une coalition hétéroclite pour défaire les forces irakiennes qui avaient envahi le Koweit. Mais malgré le succès éclatant de l’opération « tempête du desert » nom de code donné à la guerre contre Saddam et l’implosion de l’adversaire idéologique l’URSS, Georges H Bush sera battu aux présidentielles de 1992 par un illustre inconnu à l’époque, Bill Clinton.

Après sa défaite, Bush Sr se retire au Texas avec sa femme Barbara qui est morte d’ailleurs quelques mois plus tôt. Ses enfants reprendront le flambeau, son fils Goeorges W Bush sera élu président en 2000 et 2004 et envahira l’Irak et un autre de ses fils Jeb Bush sera élu gouverneur de Floride mais ne réussira pas être choisi par les républicains qui lui préféreront en 2016 un « apolitique » nommée Donald J Trump, présentement président des Etats-Unis.

Georges H Bush, les Etats-Unis et la Guinée

En 1984 suite au décès de l’ancien président guinéen Sékou Touré, les Etats-Unis enverront celui qui était le vice-président de Ronald Reagan, le président ultra conservateur en pleine guerre froide avec l’URSS, alliée de la Guinée.

A l’aéroport Gbessia, les Guinéens furent impréssionés par l’armada sécuritaire du deuxième homme le plus puissant de la planète. Plusieurs avions dont un géant Boeing frappé de l’aigle et des véhicules blindés qui sortaient des géants avions cargos militaire de l’US Air Force et un homme géant au sourire charmant entouré de barbouzes armés aux lunettes noires et porteurs de costumes qui revelaient les boursuflures des armes de gardes corps. (sur la photo au milieu. Crédit photo Getty image)

Le premier président de la Guinée indépendante qui avait règné d’une main de fer sur un pays exhanguie par des années de collectivisme et de « socialisme au visage africain » était pourtant décédé dans une clinique « capitaliste » américaine le 25 mars 1984. Vingt chefs d’État africains ainsi que le vice-président des États-Unis, George Bush, le premier ministre de la France et d’autres dignitaires seront présents aux funérailles nationales. (Sur la photo de gauche à droite Pierre Morois, premier minister de France, Georges H Bush, Abdou Diouf, Samuel K Doe)

Les relations entre la Guinée et les Etats-Unis ont toujours été ambiguës. Ayant soutenu l’indépendance de la Guinée qui s’était prononcée massivement de sortir du joug de la France, les Etats-Unis sous la présidence de Kennedy avaient débloqué une importante aide économique à la Guinée en compétition avec le bloc soviétique. Malgré le discours « anti capitaliste » du Responsable Suprème de la Révolution, les Etats-Unis auront accès aux ressources minières notamment de la bauxite en achevant le géant projet de la CBG en 1969. En pleine guerre froide, les Etats-Unis interviendront en 1975 pour que la Guinée ne serve plus de point de transit de la machine militaire soviétique en plein « pont aérien » pour soutenir le mouvement de libération du MPLA en Angola. Après la révolte des femmes en 1977 et l’abandon du « socialisme », les relations entre la Guinée et les Etats-Unis se réchaufferont et de gros projets miniers était en gestation sous l’impulsion des Rockefellers devenus « amis  » du président guinéen les années qui ont précédé sa mort.

André Levin, l’auteur de la biographie de Sékou Touré remarque que « l’ancien président s’était rendu cinq fois aux États-Unis (sans compter son ultime voyage médical qui se termina par son décès) en 1959, 1960 et 1962, puis après une longue éclipse en 1979 et 1982, et a été reçu par quatre présidents à la Maison Blanche (Eisenhower, Kennedy, Carter et Reagan). Il a rencontré deux vice-présidents (Nixon et Bush père) et s’est déplacé dans plusieurs régions des Etats-Unis et en 1982, il a personnellement participé à un séminaire organisé à New York par David Rockefeller, avec qui il s’était lié d’amitié et qu’il avait reçu avec beaucoup d’honneurs en Guinée. »

C’est pourquoi la représentation américaine par son vice-président marquait une suite logique de l’intérêt que les Etats-Unis ont toujours accordé à la Guinée notamment à cause des richesses minières et de l’environnement géographique de la sous région. En 2000, les Etats-Unis appuyeront la Guinée pour repousser l’attaque rebelles contre les régions du sud alors que la France voulait introduire une « force de maintien de la paix » qui aurait surement prolongé le conflit.

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