Dans la foulée du 5 septembre 2021, Sérianne Bangoura a perdu son fils sur la mémoire duquel elle n’a pu se recueillir. C’est une dame visiblement meurtrie que nous avons rencontrée dans son quartier, à Coléah. Mme Sérianne Bangoura déclare avoir perdu son enfant Fodé Soumah, des suites d’une balle qu’il a reçue à Boulbinet où logeait la jeune victime de 20 ans.
Sur les circonstances du drame, notre interlocutrice rapporte que son fils se rendait dans une boutique d’alimentation pour s’approvisionner en pain lorsqu’il a été fauché par la balle assassine qui lui a coûté la vie.
« Il a été envoyé chez le chef de quartier qui m’a appelé au téléphone pour m’informer de la malheureuse situation. Il a ensuite été envoyé à l’hôpital où on nous a annoncé son décès. J’ai demandé à mon premier garçon d’aller récupérer sa dépouille. Mais les militaires ont saisi le corps, arguant qu’il leur appartient. Il a fallu attendre neuf jours pour qu’on nous le restitue, avec l’implication du chef de quartier. Ils nous ont aussi apporté une assistance substantielle pour les obsèques. Ils ont encore pris le corps pour l’amener à la mosquée. Ils ne m’ont même pas permis de me recueillir sur la mémoire de mon fils. Comme c’est Dieu qui me l’a donné, je m’en remets à Sa volonté », nous a-t-elle confié.
Et comme pour célébrer l’an 2 de l’avènement du CNRD au pouvoir, il était prévu un spectacle géant sur l’esplanade du Palais du peuple ce mardi. De l’avis de Mme Sérianne Bangoura, en lieu et place de ceci, le président de la transition devrait se rendre dans les maisons de culte pour exhorter à ce qu’on prie pour son pouvoir et aussi à la mémoire des victimes militaires et civiles.
« Nous, nous avons mis à profit cette journée pour envoyer des pensées pieuses à nos morts. Qu’Allah ait leurs âmes !« , a-t-elle formulé en concluant.
Selon sa mère, Fodé Soumah était élève au Collège Boulbinet. Depuis la survenue du coup d’État du 5 septembre 2021, Sérianne Bangoura, outre son benjamin, dit n’avoir pas appris le décès d’un autre civil.