« A quoi sert honnêtement d’organiser des élections, où les mêmes sont les gagnants ? », cette petite phrase, prononcée récemment par le président du Conseil national de la transition (CNT), du côté du Luxembourg, face à des partenaires européens de la Guinée, a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête des acteurs du landerneau politique. Où l’on pointe du doigt la teneur fielleuse de la punchline. En soupçonnant dans la foulée, Dr Dansa Kourouma de faire preuve d’une vision binaire dans la quête du nouvel ordre institutionnel, dans laquelle se trouve notre pays, en cette période de transition.
Les détracteurs du président du CNT ne pouvaient que s’engouffrer dans cette brèche, pour tirer la sonnette d’alarme sur des velléités d’exclusion de certains leaders, lors des futures échéances électorales.
A première vue, les éléphants du paysage politique se sont sentis visés par ces propos. A un moment où ils filent du mauvais coton avec la junte guinéenne, qui est aux manettes depuis le 5 septembre 2021. De quoi susciter des soupçons sur l’indépendance du CNT vis-à-vis de l’exécutif.
Même si c’est un secret de polichinelle de dire que l’ombre tutélaire du CNRD plane sur toutes les institutions républicaines, sans exclusion.
Cette sortie du président du CNT aurait dû faire rire, si elle émanait d’un politicien baroque. Mais il s’agit là bien évidemment de la parole de la deuxième personnalité de l’État guinéen, en cette période de transition. Ce qui n’est pas rien. Comme pour dire que ce n’est pas mal à propos, de se faire du mouron.
Certes, des démineurs venant de l’entourage du Dr Dansa, se sont mis à l’œuvre pour éteindre l’incendie. En réitérant à coups de tribunes, la profession « d’indépendance et d’impartialité », dont le président du CNT ne cesse de faire preuve depuis son avènement au perchoir.
Reste à savoir si la mayonnaise prendra.