Lors de la délibération sur le Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle de 2025-2027, tenue ce samedi 24 août au palais du peuple de Conakry, les conseillers nationaux de la transition ont exprimé leur inquiétude concernant la faible proportion des projets de pistes rurales. Ils ont également interpellé le gouvernement à revoir ses stratégies de planification afin d’assurer une meilleure répartition des projets.
Selon le rapport de la Commission du Plan, des Affaires Financières et du Contrôle Budgétaire du CNT, consulté par Guineenews.org, sur les trois prochaines années, la projection des projets à caractère économique est évaluée à 29 343 432 milliards de GNF pour un total de 204 projets. Parmi eux, on recense 84 projets d’infrastructures routières pour un montant total de 13 056 499,8 milliards de GNF, soit 44,5 % des projets, représentant 23,61 % des 55 278 089 milliards de GNF alloués aux investissements totaux. Les autres infrastructures économiques (AE), regroupant 120 projets, totalisent 16 286 932 milliards de GNF, soit 55,5 % des projets et 29,46 % des investissements globaux.
Dans ce rapport, le CNT souligne son soutien à l’importance accordée aux infrastructures routières, tout en déplorant la faible proportion des projets de pistes rurales destinés à désenclaver les zones de production. « Le CNT réitère que notre pays ne pourra atteindre l’autosuffisance alimentaire qu’en assurant la connectivité entre ses grandes zones de production et les différents marchés », ont fait valoir les conseillers nationaux. Ils ont également invité le gouvernement à accorder la priorité, en matière d’infrastructures routières, aux pistes rurales à travers des allocations budgétaires conséquentes.
D’après le CNT, le gouvernement a indiqué que, sur les 396 projets inscrits dans le PIP 2025-2027, 193 concernent spécifiquement le niveau préfectoral (projets préfectoraux).
Après analyse, les conseillers nationaux de la transition ont relevé que 10 préfectures n’ont pas bénéficié de projets préfectoraux, notamment Dinguiraye, Fria, Gaoual, Kissidougou, Koubia, Lélouma, Mamou, N’Zérékoré, Télémilé et Tougué.
« Il est toutefois important de préciser que toutes ces préfectures bénéficient de projets groupés, régionaux et/ou nationaux », indique le rapport. Par conséquent, le CNT invite le gouvernement à revoir ses stratégies de planification pour garantir une répartition plus équitable des projets dans toutes les préfectures.
Partant du constat qu’un seul projet peut couvrir plusieurs préfectures, la commission en charge des finances du CNT a également analysé la fréquence à laquelle chaque préfecture est couverte par les 396 projets prévus dans le PIP.
« Trois préfectures ont une couverture inférieure à 80 projets, contre 25 en 2023. Vingt-deux préfectures ont une couverture comprise entre 80 et 100 projets, six préfectures entre 100 et 120 projets, et trois préfectures entre 120 et 218 projets. Il en ressort que les chefs-lieux des régions administratives bénéficient des taux de couverture en projets les plus élevés par rapport aux autres préfectures », souligne le rapport.
Pour conclure, le CNT a exprimé ses préoccupations quant au faible taux de couverture des préfectures comme Fria, Koubia, Yomou et Koundara, et a exhorté le gouvernement à en tenir compte dans ses prochaines planifications.