Lansana Kouyaté n’est pas de ceux qui participeront à la prochaine présidentielle sans conditions. Si le président du PEDN, interrogé sur la question dans l’émission « Sans concession » de Guineenews ne l’a pas dit dans ces termes, il a le mérite d’être clair sur le sujet, tout en restant fidèle à sa rhétorique habituelle.
C’est l’un des rares points de divergence au sein du front national pour la défense de la constitution (FNDC) où la majorité des responsables rejettent catégoriquement toute idée pour Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Lancien Premier ministre de consensus de Lansana Conté fait partie de ces derniers. Il a réitéré à Guineenews sa position, donc celle du parti qu’il a clarifiée en réaction à la sortie d’un responsable qui laissait récemment entendre que le PEDN prendrait part à la présidentielle à n’importe quel prix.
Dans sa réponse, Lansana Kouyaté suppose que « …vous le savez déjà parce que je l’ai dit (…) et je sais que vous l’avez entendu parce qu’il y a eu un communiqué officiel (…). Pour moi c’est clair. On ne reconnaît pas la nouvelle constitution. O ne reconnaît pas la nouvelle assemblée. »
Poursuivant, le président du PEDN explique que « ce ne sont que des conséquences (…) de la candidature d’Alpha Condé pour un troisième mandat. ». Et d’ajouter que «s’il n’y avait pas eu cette candidature, il n’allait pas y avoir de projet de constitution, d’amendement même. Il n’allait pas y avoir cette assemblée élue à la hussarde, avec des morts à la clé. »
Dans la même logique, l’allier du président, devenu irréductible opposant conclut que «… c’est clair que ma position vous la connaissez », faisant sans doute allusion à la rectification apportée à la position exprimée par Faya François Bourouno au lendemain de la proposition du 18 octobre comme date du premier tour…
Cependant, précise-t-il, « cela ne veut pas dire que je ne serai pas candidat». Et comme pour anticiper sur les incrédulités, l’ex-Premier ministre rappelle que « j’ai participé à toutes les compétitions nationales. Même là où je savais qu’on allait être totalement abattu par le monsieur, puisque c’est ça son mode opératoire. Et ce qu’il a promis, je reviens là-dessus, j’avais déjà dit à mes militants en pleine conférence au siège du parti. J’ai dit on aura même pas 2%. J’ai dit vous verrez. L’homme a la haine tenace. Aides-le, il te combattra.»
Un passage qui, si besoin en était, prouve que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis l’élection d’Alpha Condé au deuxième tour de la présidentielle de 2010 grâce à une contribution jugée très significative dans l’opinion, de Lansana Kouyaté.