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Procès du 28 septembre : 19 milliards GNF mobilisés pour les victimes

Le 29 septembre 2023, le bureau des Droits de l’Homme des Nations Unies a organisé une table ronde pour discuter du procès du 28 septembre, un an après son ouverture, dans le cadre du projet financé par le Peace Building Fund (PBF) intitulé « Appui à la cohésion sociale ». Cette table ronde a réuni des acteurs clés, y compris le Dr Gualbert Gbehounou, coordinateur résident du système des Nations Unies en Guinée, Aimé Kakolo Ntumba, représentant de l’ONU droits de l’homme, et Charles Wright, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme. Lors  de cette rencontre, le ministre de la Justice a annoncé la mobilisation de 19 milliards GNF pour les victimes des événements du 28 septembre.

Le Dr Gualbert Gbehounou a salué l’initiative du gouvernement de la transition en Guinée pour la tenue de ce procès historique, soulignant son importance dans la lutte contre l’impunité. Il a déclaré : « Le procès du massacre du 28 septembre 2009 revêt une importance capitale aussi bien pour le gouvernement guinéen que pour les Nations Unies. Ce procès historique est une contribution majeure à la réalisation de l’Objectif de Développement Durable numéro 16 intitulé Paix, Justice et institutions efficaces ».

Il a également souligné l’importance du soutien des partenaires techniques et financiers pour la réussite de ce procès, car il est essentiel pour la justice, la réparation des victimes et la construction d’une société juste.

« Au niveau du système des Nations unies, nous avons matérialisé notre accompagnement par à travers la mise en œuvre du projet d’appui au processus de réconciliation nationale et de la cohésion sociale en Guinée grâce au financement du fonds de consolidation de la paix. Ce projet nous a permis de renforcer les capacités des journalistes », a-t-il ajouté.

Aimé Kakolo Ntumba, représentant de l’ONU Droits de l’Homme, a évoqué le rôle actif de l’ONU dans la lutte contre l’impunité en Guinée au cours des 13 dernières années : « L’appui de l’ONU Droits de l’Homme est allé du plaidoyer auprès des autorités nationales à la mobilisation de la communauté internationale, au soutien aux victimes en passant par le renforcement de capacités des acteurs judiciaires». Il a salué les efforts du gouvernement de la transition guinéen pour rendre ce procès possible.

Charles Wright, ministre de la Justice et des droits de l’homme, a souligné l’engagement de la République de Guinée à briser avec les pratiques antérieures et à lutter contre l’impunité: « Une nouvelle ère s’est dessinée pour notre pays. La prise de responsabilité le 5 septembre a réitéré haut et fort la volonté de monsieur le président de la République, colonel Mamadi Doumbouya, à aller plus vite pour donner l’espoir aux victimes ».

Le ministre de la Justice a affirmé ensuite qu’avènement du CNRD au pouvoir, il n’y avait pas de volonté politique réelle pour lutter contre l’impunité dans le pays : « La Guinée avec l’avènement du CNRD, a opté pour la culture de la rupture des mauvaises pratiques qui avaient jusque-là gangréné le système judiciaire qui parfois, il faut avoir le courage de le dire, n’avait pas bénéficié de la volonté politique réelle, pour pouvoir mettre en place une véritable politique de lutte contre l’impunité dans notre pays. Lorsque les tendances et les calculs politiques orientent la volonté politique, le judiciaire peut être pris en étau dans sa volonté de rendre justice ».

Il a annoncé la mobilisation de 19 milliards GNF pour les victimes avant d’appeler les partenaires internationaux à soutenir les victimes non seulement sur le plan judiciaire, mais aussi sur le plan de la réparation et de l’accompagnement psychologique : « Pour les victimes, nous avons pu mobiliser 19 milliards. Cette aide financière se poursuivra, car les victimes jouent un rôle essentiel dans ce procès. Il est impératif de ne pas les négliger. Nous reconnaissons que nos partenaires ont fourni des efforts considérables pour les soutenir, mais nous entendons leurs appels au secours, qui nous parviennent quotidiennement. Elles ont besoin de soins médicaux, d’une assistance financière, de soutien psychologique, et bien d’autres formes d’aide. Nous encourageons nos partenaires à envisager des mécanismes pour accompagner l’État guinéen dans la mise en place de mesures administratives réparatrices intérimaires, distinctes des mesures de réparation qui seront ultérieurement prononcées de manière indépendante par le tribunal. Il est crucial de souligner que pour que ces victimes puissent exercer leur droit à la réparation, il est primordial qu’elles soient en vie. Nous exhortons nos partenaires à continuer à soutenir notre pays sur cette voie ».

Cette table ronde a permis d’évaluer les progrès accomplis, d’identifier les défis persistants et de discuter des perspectives pour la suite du procès du 28 septembre.

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