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Procès 28 sept.: les victimes souhaitent obtenir une décision de justice d’ici septembre 2024

En marge des 14 ans de commémorations des tueries perpétrées le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH), l’Association des Victimes Parents et Amis du 28 septembre 2009 (AVIPA) et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) ont co-animé ce jeudi une conférence de presse. Face aux journalistes, elles ont exposé la situation des victimes, 14 ans après les faits.

« Les victimes du 28 septembre sont toujours dans le besoin, que cela soit médical ou psychologique. Parce qu’il y a des choses qu’on a besoin d’avoir, surtout sur le plan financier. Je dis cela parce qu’il y a des victimes qui ont tout perdu. Il y a des femmes qui ont été répudiées avec leurs enfants ; elles ont besoin d’être accompagnées.  Les victimes ont également besoin d’une loi de réparation qui est très importante à ce stade. Depuis que le gouvernement a pris l’engagement d’ouvrir ce procès, cela nous va droit au cœur parce que c’est une chose qu’on a attendue pendant 12 ans », a indiqué Asmaou Diallo, la présidente de  l’AVIPA.

Alors que le bras de fer entre le ministre de la Justice et l’Association des Magistrats de Guinée paralyse l’appareil judiciaire, Asmaou Diallo souhaite qu’il n’y ait pas d’interruption lorsque le procès reprendra le 3 octobre. « Pour cela, il faudrait que l’engagement soit de tous les côtés. Je sais que nos avocats sont très engagés… Je félicite le ministère de la Justice qui est très ouvert pour écouter les doléances des avocats. Ce procès ne concerne pas seulement la Guinée, mais elle concerne toute l’Afrique », a-t-elle ajouté.

Dans ses propos, Me Halimatou Camara, avocate des victimes des massacres du 28 septembre 2009, a interpellé les autorités étatiques pour qu’elle rende le texte sur l’aide juridictionnelle fonctionnelle vis-à-vis des victimes. « Les victimes sont engagées dans ce combat depuis 14 ans maintenant. Et aujourd’hui, il est quand même utile de rappeler que tout ceci n’aurait pas été possible sans le travail acharné d’un certain nombre d’acteurs. Notamment l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen, la FIDH, mais également AVIPA. Je pense qu’il est nécessaire que nous continuions à mener ce combat de la même manière que nous l’avons mené depuis près d’un an pour aboutir à la manifestation de la vérité. Et cela n’est possible que lorsque toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions continuer à respecter les standards internationaux du procès juste et équitable.  Il est vraiment important d’interpeller nos autorités étatiques pour rendre le texte sur l’aide juridictionnelle fonctionnelle vis-à-vis des victimes. On a la chance aujourd’hui d’avoir un tribunal juridictionnel impartial qui fait un travail remarquable », a-t-elle dit.

Me Halimatou espère qu’il y aura une décision de justice d’ici le 28 septembre 2024, soit avant la commémoration du 15ème anniversaire du massacre. « On a aujourd’hui un procès dans lequel les droits des accusés sont extrêmement respectés. Je pense que ce procès devrait véritablement servir à implémenter des notions d’état de droit, du respect et de la dignité des accusés. Il est également utile et important de respecter le droit des victimes qui sont des personnes vulnérables. J’ose espérer que le 28 septembre 2024, qu’on aura au moins eu une décision de justice, même si c’est une décision de justice qui doit être contestable sur le plan du droit. Et je pense que ça sera historique pour notre pays », a dit l’avocate.

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