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Pour toi Thierno Mamadou « Foula » Sow, témoin de tes dernières heures (In Memoriam)

Auteur : Abdoul Ly

Comme une météorite, il était venu et passer si vite en laissant nos yeux rivés sur le ciel. Nos cœurs sont meurtris à la recherche de celui dont l’annonce du décès nous a laissés tous abasourdis.

Qu’il était un bon vivant, d’une disponibilité sans égale, la nouvelle tombée comme un couperet ou un coup de massue sur la tête, tu nous laisses finalement tous dans une consternation sans nom.

L’amitié ne s’acquiert point de façon conditionnelle. « Nous sommes amis puisqu’il est ou je suis… ».

Cette affirmation ne justifie pas l’affection et ne solidifie guère les relations humaines contractées.

Spontanément, la rencontre s’est produite. Aucun relais ne fut connecté à la base de notre amitié. Quand ces types d’éclaircissements couvrent les lèvres de ceux qui sont unis à cet effet, l’estime se fonde et le destin décide du reste. Cela logiquement perdure quels que soient les hauts et les bas qui s’infiltreront dans ces relations, parfois si étincelantes, que de part et d’autres, dans les cœurs, le pardon fini par dominer et redonner un nouvel élan qui solidifie le socle de l’amitié.

Il était là et il est parti. Incroyable pour ceux qui l’ont appris par téléphones, messages et autres voies de communications. Aussi certain fut pour nous autres, qui avions été véritables témoins de cette brusque et inattendue disparition.

Vivre les derniers moments d’un ami jusqu’au dernier souffle, c’est bien le seul Tout Puissant qui peut favoriser et nous conduire à assister à cette triste fin.

Dieu a donné et Dieu et a repris.

Après quelques années d’amitié passées ensemble, Thierno Mamadou Sow ‘’Fulèdi’’, ‘’Foula’’ ‘’N’Bra’’ ‘’Lassimani’’ et quoi d’autres comme sobriquets, ou celui qui ne nous a jamais tutoyé en nous appelant ‘N’ma Grand’’ ou ‘’Mr LY, a rendu l’âme à notre présence.

Elle y était cette humble, pieuse et respectueuse femme Mme Sow née Mariama Sow, dont nous n’avions connu de face qu’en ce douloureux lundi 24 février 2020, qui a assisté aux dernières heures de son dévoué époux.

Nos pensées vont profondément à notre belle sœur Oumou Sow, à notre belle mère et surtout à cette belle progéniture que nous laisse ‘’Fulèdi’’.

Elle était là aussi sa patronne Mme Traoré Mimi Sacko et toute la famille Sacko qui ont tout mis en œuvre pour sauver cette grande âme. Hélas ! Dieu en a voulu autrement.

Elle était là jusqu’au dernier souffle de ‘’Fulèdi’’, la généreuse et gentille Ramatoulaye Fofana qui nous a accompagnés durant ce douloureux évènement.

C’est un ultime devoir de faire revivre ce film, afin de pouvoir rendre hommage à  mon ami, mon frère, mon confident Thierno Mamadou Sow.

Il était 11 heures du matin. Nous étions en train de vaquer à ce qu’il a toujours eu l’opportunité d’appeler ‘’création’’.

A part ce métier d’Hydrogéologue qu’il connaissait de nous puisqu’employé du Service National d’Aménagement des Points d’Eau (SNAPE), notre passion pour la culture et surtout pour l’écriture l’a toujours émerveillé. C’est ainsi qu’il aimait souvent nous parler du vocable ‘’Création’’ à travers nos articles sur votre quotidien électronique Guinéenews©.

Oui ! C’est bien dans les environs de 11 heures quand notre coup de fil retentissait ce lundi et subitement, Mme Sow au bout du fil s’exprimait pour répondre à nos questions par rapport à la santé de notre ‘’Petit’’ en ces termes « Nous sommes là mais… » Imaginez la suite.

C’était une réponse très inquiétante. Du coup ne sachant guère où habitait Mme Sow, très troublé et par le truchement d’un taxi moto, nous avions découvert Fofanaya où notre ‘’Fulèdi’’ malade était alité.

Presque squelettique, yeux hagards, méconnaissable, que sais-je encore dans tous ces états aussi visibles que non décrits, il avait perdu du poids et nous avions fondu en larmes au vu de celui qui nous répondait et qui nous rassurait sur son état de santé il y a 24 heures.

Nous ne l’avions pas cru. Notre ‘’Saw’’, comme nous aimions l’appeler, présentait l’image de celui qui a passé plusieurs jours dans le lit de malade. Pourtant, pas plus d’une semaine, car auparavant, il nous rassurait que tout allait bien.

De manière urgente, une grande décision devait s’imposer surtout en connivence avec la famille.

Aussi faible qu’il était, pour n’avoir pas pu manger pendant quelques jours d’après la famille, ‘’Saw’’ ne sirotait que du jus caprisonne.

Constatant sa faiblesse pour l’avoir connu, l’inquiétude nous gagnait progressivement. Il acceptera, une assiette de bouillie déjà préparée et quelques cuillérées de riz à la sauce boulette par notre entraide.

Pour anecdotes, Mme Sow déclarait ce jour « M LY, si je savais, j’allais vous appeler très tôt car, mon cousin mari n’a pu avaler quelque chose qu’à votre présence. Il y a cinq jours qu’il n’a rien mangé…». Ce qui fut confirmé par une partie de la famille.

Avant la décision partagée avec la famille et ses patrons de la famille SACKO pour évacuer notre cher malade à l’hôpital, cette autre anecdote nous fut raconté par la famille « Très tôt ce matin, nous avions voulu emprunté un taxi pour le conduire à l’hôpital. Malheureusement, le taxi a eu une panne pendant qu’il était installé à bord pour se rendre à l’Hôpital ».

Peut-on parler de signes prémonitoires ?

Par superpositions de faits, Il nous attendait certainement afin d’assister à ces dernières heures.

Après ces doubles repas à la satisfaction générale, le taxi demandé et qui fut ramené par notre belle sœur Oumou Sow se pointa.

Tout en titubant, callé à droite par l’épaule de Mme Sow et à gauche par la nôtre, mon ami, mon frère, mon confident ’’fulèdi’’ parviendra à escalader difficilement ces cuirasses dominantes qui affleurent partout sur le trajet, avant d’atteindre le taxi.

Certes des coups de fil entre-temps s’étaient passés entre la famille protectrice et l’épouse pour d’éventuelles prises en charge.

Le souci majeur était celui de conduire le malade vers un centre hospitalier. Ce qui fut fait bien que notre ‘’Saw ‘’ en montant dans le véhicule n’a pas accepté d’aide, tout pour nous faire croire qu’il tenait bon encore.

Néanmoins, nous lui avions tenus les pieds et les remettre tranquillement dans le taxi avant de nous installer à sa droite et Mme Sow à sa gauche.

Ce taxi était plus ou moins plein. Quelques enfants à lui et des protégés devraient être déposés tout d’abord pour suivre des cours du soir.

De là, à trois en compagnie de Mme Sow et de cet humble chauffeur, le chemin plus loin de la tristesse fut entrepris. D’un embouteillage à un autre, l’autoroute Le Prince fut empruntée.

Qu’il ne cessait de communiquer comme d’habitude. A la maison d’ailleurs, ‘’Saw’’ n’a pas manqué son humour bien que forcé à nous faire rire.

Aussi complice des habitudes de son mari, Mme Sow l’accompagnait dans ces vieilles habitudes bien que n’étant pas celui que nous avions connu auparavant. Nous nous sommes mêlés à chaque occasion qu’il fallait intervenir, afin de faire revenir à la raison notre malade commun de ce jour.

L’embouteillage du côté de la paillote en direction du pont du 8 novembre étant assez empli ce jour, nous passagers étions obligés de faire de la police routière, en règlementant la circulation, afin de trouver un passage obligé.

Notre ‘’Saw’’ répondait et parlait à l’emporte-pièce à toutes les conversations engagées. De l’espoir, nous en avions eu un moment de tous les échanges.

Arrivé au portail du Centre Hospitalier de Ignace Denn, l’humilité du chauffeur nous frappa car, il nous aidera du coup à sortir notre malade et le mettre à disposition des brancardiers.

Il sortit difficilement du taxi. Les principales raisons connus de nous et de Mme Sow, resterons non avouées dans ce témoignage.

Directement admis dans la salle d’urgence, les médecins vont s’attrouper autour de notre malade et indiqueront les premiers soins intensifs à observer.

Entre 13 heures et 19 heures, il était sous perfusion et les résultats du laboratoire après les prélèvements ont indiqué, un taux de sucre élevé.

Dans les environs de 19 heures, nous fumes rejoints par notre amie commune Ramatoulaye Fofana qui sera d’un apport particulier jusqu’ à la fin de la vie de notre ‘’Fulèdi’’. Plus tard, notre belle sœur Oumou Sow s’adjoindra pour, ensemble, épauler Mme Sow dans cette pénible situation qu’elle n’avait jamais vécue depuis combien d’années de mariage.

Oui ! L’arrivée tout de suite de sa patronne Mme Traoré Mimi Sacko et sa famille à l’hôpital, fut encore l’instant le plus douloureux.

Mimi Sacko au vu du malade sous perfusion va fondre en larmes. Inconsolable, Mimi dont le père a passé plus de vingt ans en compagnie de ‘’Fulèdi’’ avant qu’elle n’en hérite du professionnalisme de ce mécanicien-chauffeur, décida du coup de son transfert vers la clinique de la Minière.

C’est après plusieurs tractations avec le corps médical, qu’une décharge fut signée par Mimi et une ambulance fut louée par la suite pour transporter le malade.

C’était une première pour nous de s’embarquer à bord d’une ambulance. Honnêtement, la trouille nous avait envahis. Hésitant, Ramatoulaye Fofana nous poussa vers la portière en martelant ceci « Ton ami a besoin de toi ! ».

Aussitôt, une force surnaturelle s’empara de nous et nous avions pris place aux cotés de Mme Sow et de Mimi Sacko, pendant que ‘’Fulèdi’’ encore sous perfusion et dans le brancard, était placé au beau milieu de l’ambulance.

Le trajet hôpital Ignace Deen-Clinique-Minière fut long pour nous. Tous dans l’ambulance avaient les yeux braqués sur la respiration du malade.

Sorti de l’ambulance, ‘’Fulèdi’’ fut examiné par le médecin de garde de la clinique de la Minière tout en consultant ses dossiers provenant de l’hôpital Ignace-Deen. Il conclura et conseilla de conduire notre malade au centre de diabétologie du CHU de Donka qui est spécialisé, vu le résultat du taux de sucre.

Pour cet autre trajet Clinique minière-CHU Donka, Mimi Sacko atteinte de malaise sera remplacé à nos côtés dans l’ambulance par Ramatoulaye Fofana, plus brave que nous autres dans pareilles circonstances puisqu’étant agent communautaire de santé.

Cet autre itinéraire nous rendait perplexe. Contemplant avec constance la respiration du malade, il échangera pour la dernière fois avec nous et Mme Sow en hochant simplement la tête pour répondre à nos appels.

L’Hôpital Donka et précisément le Centre de diabétologie fut la dernière étape. Il fut consulté par le médecin dans l’ambulance en présence de Ramatoulaye Fofana et ensuite transporté dans une salle.

L’attente fut longue et au bout de laquelle, finalement, l’annonce du décès de ‘’Fulèdi’’ s’en suivra vers 23 heures, ce lundi 24 février 2020.

Mardi 25 février 2020, c’est une immense foule qui va se déporter au domicile du défunt, père de notre ami, sis au quartier Concasseur. Après la prière de 14 heures à la mosquée dudit quartier, ‘’Fulèdi’’ va rejoindre sa dernière demeure au cimetière de Dar-es-salam, où repose également son défunt père.

Mon ami, mon frère, mon confident, tu reposes désormais sous un triangle d’arbres d’acacias, dont certainement les différentes branches te feront de l’ombre, pour la protection de ta grande âme.

Dieu nous a donné toujours trois(3) choses parmi lesquelles une (1) seule nous appartient. L’âme et le corps biologique, qu’il reprend au vouloir et au même moment par sa grandeur l’appartient. Ce qui nous reste, s’obtient à notre vivant, le bien ou le mal que nous avions pu imprimer sur le graphique de notre existence.

Thierno Mamadou Sow ‘’Fulèdi’’, ton bienfait qui couvre aujourd’hui les lèvres de tous ceux qui t’ont connu et côtoyé, est un réconfort moral dont nous souhaiterions tous bénéficié après la mort.

Tu nous manques de sitôt mon cher ami. Nous te reverrons plus sur l’étonnante moto dont tu avais tantôt qualifié de ‘’bouledogue’’, de ‘’bentley’’, de ‘’doyi-doyi’’. Sur elle, à chacun de tes passages, faisait sourire tout ce monde qui t’observait là-dessus car, elle avait une forme toute particulière dont tu mettais toujours en évidence.

Tu ne partageras plus avec ma chère mère, cette sauce gombo dont tu dégustais avec plaisir.

Tes taquineries dont tu avais seul le secret pour divertir et rendre heureux tout un monde, sont toutes aujourd’hui réclamées et rendent nostalgiques plusieurs.

La famille Sacko se souviendra longtemps de ta disponibilité sans faille à leurs endroits. Tu étais devenu membre intégrant de cette généreuse famille qui, pendant tes obsèques, à témoigner de toute sa générosité pour te rendre hommage.

Enfin, tu laisses des orphelins Ibrahima, Aïssatou, Almamy Laye, Fatoumata Binta pour lesquels de ton vivant, tu as consacré plein d’amour, d’affection et de soutien indéfectibles.

Ta brave et chère épouse pourrait-elle s’en remettre de ta brusque disparition ? De l’amour, de la complicité inouïe et de l’entente ont meublé votre vie de couple et elle se sent aujourd’hui amputé d’une autre partie de son corps.

Quant à nous, nos larmes continueront de couler car, nous étions indissociables et partageaient tout et rien.

Ta sincérité et ta fidélité à notre endroit resteront encore des souvenirs indélébiles. Des coups de fil réciproques au réveil de part et d’autre,  ne retentiront plus pour tracer des programmes communs et viables.

Ainsi décidé par le Tout Puissant Allah le très miséricordieux, tu ne verras plus ton ‘’grand’’ et nous ne te reverront plus jamais. Par la grâce d’ALLAH, nous le prions de te réserver le paradis céleste.

Nous te rendons hommage à travers ce récit de tes dernières heures vécues et qui resteront gravés éternellement dans notre mémoire.

Rassure-toi de notre ferme engagement, de veiller sur ta famille ici-bas que nous demeurons.

Suite à ton rappel à Dieu, nous adressons nos sincères condoléances à toute la famille, aux parents, amis et alliés. Que la terre te soit légère .AMEN !

Repose en paix mon ami, mon frère, mon confident.

Dieu a donné, Dieu a repris.

 

Par LY abdoul

 

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