Le retour des députés de l’opposition à l’Assemblée Nationale après l’expiration de leur mandat n’a pas été du goût de certains militants. Ce samedi, en marge de l’assemblée générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le secrétaire général du parti a tenté de justifier les raisons de ce retour. « Une décision comme celle là n’entraîne jamais l’adhésion de tout le monde. Mais il y a une majorité qui s’est dégagée, il faudrait que ceux qui ne partagent pas cette décision considèrent que c’est une décision du parti et que désormais il l’a défendrait comme s’ils étaient d’accord. C’est cette solidarité, cette entente, ce respect de nos institutions, qui fera de nous un grand parti demain », a entamé Aliou Condé.
« Notre présence à l’Assemblée Nationale s’est justifiée encore après les discours qui nous ont été servis hier. On nous parle de révision de certaines lois électorales, c’est notamment le code électoral sur la partie relative aux quartiers et aux districts », indique M. Condé.
Il rappelle que l’ancienne loi prévoyait l’élection dans les 4100 quartiers et districts du pays. « Or, nous avons des problèmes pour organiser une élection dans 342 communes, comment peut-on dans ce cas organiser une élection dans plus de 4000 quartiers ? Ce n’est pas possible », souligne le député.
Et de poursuivre : » Après discussion, nous nous sommes entendu de prendre les résultats des élections sortis des urnes, et désigner les chefs de quartiers et districts avec la liste arrivée première dans la commune (…) On nous dit aujourd’hui de choisir les chefs de quartier sur la base de leur probité, mais est ce qu’on a un élément de mesure pour connaître la probité d’une personne quand on connaît qu’en Guinée la plupart sont des caméléons, aujourd’hui ils sont blancs demain ils sont noirs. On doit faire confiance à la liste qui est arrivée première. »
Abordant la question de modification ou de changement de Constitution qui se trouve actuellement sur toutes les lèvres, Aliou Condé a assuré que cette constitution ne peut être modifiée par voix référendaire citant l’article 51 de la constitution.
« Pour qu’il y ait une nouvelle constitution, il faudrait que le président dise que cette cette présente constitution est morte. Mais comment il va le dire, sur quelle base alors qu’il a été élu sur cette constitution et il a juré de la respecter et de la faire respecter. Cette Constitution n’est pas faite pour un homme, qui qu’il soit. Tous les citoyens guinéens sont égaux devant cette constitution et personne ne peut la toucher sauf, en cas de coup d’Etat militaire (…) Sans cela, on ne peut pas s’asseoir pour rédiger une nouvelle constitution », soutient M. Condé.
Pour revenir sur la question de siéger à l’Assemblée Nationale, Aliou Condé, a déclaré : « Voilà autant de questions qu’on va leur opposer à l’Assemblée Nationale mais ce n’est qu’un volet de la lutte, c’est qui va nous faire gagner c’est la riposte sur le terrain. Il faudrait que, quand le mot d’ordre va être lancé que tout le monde se lève, de Yomou à Koundara, de Conakry à Siguiri pour dire non, et je suis persuadé que nous obtiendrons gain de cause par rapport à ce que nous cherchons. »
Pour finir, il a invité les uns et les autres à soutenir le Front National de Défense de la Constitution qui vient d’être créé par les acteurs politiques du pays.