Dans le cadre de l’examen et de l’analyse du bilan de la junte militaire durant les deux ans d’exercice du pouvoir politique après le putsch du 5 septembre 2021, nos confrères de Fim FM ont reçu Mohamed Tall, ancien ministre et porte-parole de l’UFR de Sidya Touré, lors de l’émission ‘Mirador’ le vendredi dernier. Cette occasion lui a permis d’exprimer ses opinions sur le coût annoncé par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation pour l’organisation des élections, qui devrait marquer le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
Un budget de 600 millions de dollars pour la tenue des élections : leurre ou réalité ?
En abordant la question du financement des élections, dont le coût a été estimé à 600 millions de dollars par le ministre Mory Condé, Mohamed Tall a déclaré ceci : « je déplore simplement que, lorsqu’il s’agit de dépenser de l’argent, le gouvernement soit toujours excessif. La veille, je parlais des 3500 milliards de GNF dépensés pour réaliser 18 kilomètres de route, soit 22 milliards par kilomètre. Et maintenant, on nous annonce un budget de 600 millions de dollars pour les élections. C’est une somme exagérée et cela ne montre pas du tout de sérieux de la part du CNRD. Ce budget doit être naturellement révisé à la baisse, car aucun partenaire ne pourra nous soutenir à ce niveau. Avec une population estimée à 13 millions d’habitants, nous n’avons même pas 6 millions d’électeurs. Puisque le CNRD estime avoir les moyens nécessaires pour s’acquitter de ces 600 millions de dollars, même s’il renonce à certains financements extérieurs pour puiser dans le budget national, alors il doit avoir des ressources internes suffisantes. Dans ce cas, il ne devrait pas solliciter l’aide extérieure. Ils peuvent fixer les prix comme bon leur semble dans ces conditions. Mais réclamer 600 millions de dollars pour la Guinée ne semble pas sérieux lorsque l’objectif est de sortir de la transition. La priorité, ce sont les élections. Le chronogramme a été surchargé avec des activités qui n’ont rien à voir avec la tenue des élections, sauf peut-être pour créer des opportunités de dépenses et donc d’enrichissement… Nous souhaitons que le CNRD cesse de jouer avec l’opinion publique. Il est essentiel de se concentrer sur l’organisation des élections pour légitimer le régime. Cela nous permettra de rétablir la confiance des investisseurs et d’espérer un développement économique. »