Les députés du groupe parlementaire les Libéraux Démocrates issus principalement de l’UFDG (union des forces démocratiques de Guinée) ont perturbé pendant une bonne dizaine de minutes le Parlement. A l’origine de ce tohu-bohu, l’emploi du mot « traître » par le président de l’Assemblée nationale, à l’endroit d’un groupe de députés. Claude Kory Kondiano a qualifié les députés du groupe parlementaire Libéral Démocrate de «traîtres» pour leur abstention au vote de deux accords de financement des travaux de réhabilitation de la route nationale Coyah-Dabola, longue de 367 kilomètres, et de la voirie urbaine de Conakry.
Ces deux projets s’inscrivent dans le cadre de l’accord stratégique signé entre la Guinée et la Chine. Irrité par l’abstention du groupe parlementaire les Libéraux Démocrates, Claude Kory Kondiano qualifie de « traitres » ceux qui se sont abstenus.
Mais avant de lever la séance, le président de l’Assemblée nationale a fait son mea-culpa. Pour lui, l’emploi de ce mot n’a rien de méchant : « C’est en toute sincérité et avec beaucoup de regrets que j’ai retiré le mot. Mais permettez-moi de vous faire remarquer que notre tâche, la fonction de président, la fonction de député sont des fonctions très difficiles, parce que nous travaillons ici dans la différence. L’Assemblée Nationale de la Guinée est la plus complexe de la sous-région. Je pourrais même dire de l’Afrique dans la mesure où nous avons une forte opposition qui n’existe pas dans les autres assemblées nationales. Donc, il faut pouvoir ménager tout le monde. De temps en temps, certains mots viennent de ma bouche pour essayer de détendre l’atmosphère. Donc ce n’est pas par méchanceté. Il faut que vous acceptiez parfois l’humour pour détendre l’atmosphère. »