Le Parlement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a ouvert sa session extraordinaire, le 29 mars 2021 à Freetown. La Guinée était représentée par plusieurs députés à la tête desquels le président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara. Au cours de son intervention, le président du Parlement guinéen a reconnu le rôle que joue le parlement de la CEDEAO pour rapprocher ses peuples. Il a également posé un tas de questions dont les réponses pourront permettre d’atteindre les objectifs de l’institution sous-régionale.
« Les pères fondateurs du Parlement de la CEDEAO, en posant les fondations qui ont abouti à la création de ce parlement communautaire, visaient certes une intégration au plan de la diplomatie parlementaire en rapprochant davantage nos peuples et surtout un échange d’expériences parlementaires à l’échelle de la sous-région ouest-africaine. Aujourd’hui, force est de constater que notre maison commune joue un rôle prépondérant consistant à fédérer et à mutualiser les efforts de coopération parlementaire« , a-t-il souligné.
Avant de reconnaitre l’implication du président du Parlement de la CEDEAO, le député sierra-léonais, Sidie Mohammed Tunis dans la réouverture de la frontière guinéo-sierraléonaise: « Cette volonté est brillamment manifestée par vous, Excellence Monsieur le Président. Votre implication personnelle dans le processus de réouverture des frontières entre nos deux pays en est la preuve. Je suis sûr que les parlementaires avaient été au centre de ce processus. »
Sidie Mohammed Tunis avait pris part à la rentrée parlementaire de la 9ème législature guinéenne le 5 octobre 2020. Ce qui est une première pour l’Assemblée nationale guinéenne. Pour Amadou Damaro Camara, cette présence est la preuve que le président du Parlement de la CEDEAO veut amener la 5ème législature ouest-africaine à la réussite: « En dépit de la grave crise sanitaire à laquelle est confrontée l’humanité et son corollaire de réduction des activités à plusieurs niveaux et les difficultés de circulation des personnes et de leurs biens, vous avez cru devoir honorer, le 05 octobre 2020, l’ouverture de la première session ordinaire unique de la neuvième législature de l’Assemblée nationale de la République de Guinée, accompagné par une importante délégation de parlementaires provenant de plusieurs pays de la sous-région.
Les députés guinéens, par ma voix, vous traduisent leur gratitude pour avoir rehaussé de votre présence à cette cérémonie d’ouverture et pour la marque de sympathie que leur a ainsi témoigné le Parlement de la CEDEAO à travers vous. Je note au passage que c’était une première dans l’histoire du Parlement guinéen que le Président du Parlement de la CEDEAO assiste à l’ouverture de l’une de ses sessions.
Ceci est sans ambiguïté, l’expression éloquente de votre engagement à réussir cette cinquième législature de notre parlement communautaire. Aussi, voulons-nous, à notre tour, vous accompagner à obtenir les résultats escomptés. «
Pour atteindre certains résultats, le président du Parlement guinéen pense qu’il est plus que primordial de traduire en lois transnationales la fiscalité, règlementer le secteur minier, amener les gouvernements à prioriser le secteur agricole dans les Projets de Loi de finance, entre autres: « Au moment où s’ouvre la présente session extraordinaire de notre parlement communautaire, je tiens à souligner que notre sous-région fait face à de nombreux défis. Les parlementaires que nous sommes, avons la lourde charge de légiférer pour que nos mandants tirent profit des énormes atouts que Dieu nous a dotés dans cette partie de l’Afrique. La richesse produite à travers les ressources naturelles de notre sous-sol doit être redistribuée de façon équitable à toutes les composantes de nos populations.
La prospérité se doit d’être partagée. Les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux et de plusieurs ordres. Toutefois, ils ne sont pas insurmontables. Il faut donc s’armer de beaucoup de courage et de détermination pour réussir à les relever. Pour plus d’efficacité dans le but d’atteindre les résultats escomptés, nous avons cette obligation de répondre à un certain nombre de questions qui se posent à nous : Comment traduire en des législations transnationales la fiscalité et réglementer au mieux le secteur minier qui est source de revenus pour nombre de nos mandants dans notre espace communautaire ? Comment amener les gouvernements de nos États à donner la primauté au secteur primaire devant favoriser par exemple l’agriculture dans les projets de Loi de finances que chacun de nos parlements examine et adopte chaque année ? Comment, en définitive, parler d’une même voix en tant que parlementaires sur des questions d’intérêt commun, le climat par exemple, qui touchent les peuples de notre sous-région qui ont en partage les mêmes valeurs et malheureusement les mêmes souffrances ? Comment prôner le vivre ensemble de nos populations pour la consolidation de nos nations en construction ?«
S’appuyant l’importance du vivre ensemble, Amadou Damaro Camara rappelle la guerre civile qu’a traversée la Sierra Leone au début des années 1990: « Nous avons encore un devoir de mémoire d’il y a 30 ans jour pour jour marqué par le début d’une guerre civile parmi les plus atroces en République de Sierra Leone qui a impacté le développement socio-économique de toute la sous-région. »