L’Organisation Internationale des Migrants (OIM) en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) vient de lancer le projet conjoint de consolidation sociale transfrontalière entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Ce projet vise à améliorer la compréhension et l’anticipation des risques afin de renforcer la confiance et la collaboration entre les acteurs locaux des deux pays qui partagent plus de 610 km de frontière.
L’ouverture de ce projet conjoint a été présidée dans un réceptif hôtelier de la région par le conseiller juridique du ministère guinéen de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, en présence des autorités administratives et locales de N’Zérékoré, ainsi que de celles de la Côte d’Ivoire et de partenaires techniques et financiers.
Cet atelier vise à renforcer les capacités d’intervention des cadres en gestion intégrée des frontières et se déroule du 28 au 29 septembre 2023. Il est financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix.
Après son discours de bienvenue aux cadres de la Côte d’Ivoire et aux représentants des partenaires techniques, le gouverneur de N’Zérékoré, Lamine Keïta, a exprimé ses vœux de réussite pour l’atelier.
« L’occasion est opportune pour moi de réitérer l’engagement de Son Excellence M. le président de la République, chef de l’État, le Col. Mamadi Doumbouya, qui ne cesse de déployer de nombreux efforts pour la prévention des conflits liés à la gestion des ressources naturelles. En prenant en compte votre participation et l’accompagnement technique de nos partenaires, je souhaite que cet atelier débouche sur de meilleures pratiques et des recommandations opérationnelles concernant les mécanismes de prévention et de gestion des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs en Guinée et en République de Côte d’Ivoire« , a souhaité Lamine Keïta, gouverneur de la région administrative de N’Zérékoré.
La cheffe de mission de l’OIM en Guinée, Ana Fonséca, a rassuré les parties prenantes en ces termes : « C’est le moment de nous féliciter, de féliciter la République de Guinée et celle de la Côte d’Ivoire pour les efforts déjà déployés et les concertations entre nous, les partenaires des Nations Unies, nationaux, les communautés des deux côtés pour l’avancement d’un système de communication, coordination et de travail d’ensemble pour le bénéfice des deux pays et des communautés transfrontalières. L’OIM et son partenaire FAO sont fiers des travaux déjà accomplis. Les communautés et les autorités peuvent continuer leur mission de paix et de prévention de conflits », a déclaré Ana Fonséca, cheffe de mission de l’OIM en Guinée.
Le coordinateur du PBF Guinée a également souligné l’importance capitale de ce projet conjoint pour les Nations Unies en vue de l’instauration d’une paix durable entre les deux pays, notamment les communautés riveraines, et a réitéré son soutien au projet. « C’est intéressant pour le PBF de soutenir une telle initiative, même lointaine. Je me réjouis du travail qui a été déployé à la fois par les autorités locales, les communautés, mais aussi par les services techniques des différents ministères, avec le soutien des agences des Nations Unies que sont l’OIM et la FAO, pour permettre d’arriver à ces résultats. Le PBF continuera toujours son soutien aux deux pays pour l’instauration véritable de la cohésion entre les communautés transfrontalières, car la notion de paix, de sécurité et de développement revêt une importance capitale pour les Nations Unies (ONU) et pour l’ensemble des pays« , a déclaré Ibrahima Barry, Coordinateur du PBF Guinée.
Ce projet intervient à un moment crucial, selon Wodjo Traoré, chef de la délégation de la Côte d’Ivoire.
« La gestion traditionnelle des problèmes liés aux relations entre éleveurs et agriculteurs a montré ses limites dans nos États. La violence éclatait en cas de destruction de cultures. C’est pourquoi la gestion scientifique des phénomènes de transhumance intervient à point nommé. Il s’agit même d’une initiative novatrice et salvatrice qui règle les problèmes de sécurité et de cohésion sociale à nos frontières. L’efficacité de la lutte contre la problématique de la transhumance non encadrée passe par la production de données statistiques solides et harmonieuses sur la mobilité pastorale. La Côte d’Ivoire s’engage à pérenniser tous les acquis du présent projet« , a-t-il affirmé.
Le conseiller juridique du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, présidant l’ouverture de l’atelier, a précisé que : « Dans l’optique d’apporter une réponse durable aux conflits récurrents, aux conséquences insurmontables et insupportables, nos deux États ont autorisé, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, la mise en œuvre conjointe du projet transfrontalier intitulé « Consolider la Cohésion Sociale Transfrontalière entre la Guinée et la Côte d’Ivoire » pour une meilleure compréhension et anticipation des crises, le renforcement de la confiance mutuelle, de la coopération et de la collaboration entre les acteurs locaux. Ce projet s’adosse aux documents stratégiques et politiques nationaux des deux pays ainsi qu’aux engagements internationaux dont ces deux pays sont signataires.«