Vu l’ampleur de la montée en puissance des violences faites aux femmes dans toutes ces dimensions, l’inspection régionale de l’action sociale, de la guinée forestière, interpelle la chaîne pénale à se mettre en branle, pour apporter une réponse immédiate, comme il l’a confié à notre reporter.
En effet, malgré le vote des textes de lois, des sensibilisations, sur le plan national, la Guinée compte un taux de 95% de femmes excisées (15 à 49 ans) et 39% pour les filles dont l’âge est compris entre (0 à 14) ans. Quant aux mariages précoces, elle est estimé à 54,6% (selon MICS)
Rencontré à ce sujet, l’inspecteur régional de l’action sociale Thierno Alseny Souaré, précise: « la situation de notre région n’est pas reluisante, car malgré toutes les campagnes de sensibilisations faites, il y a encore de la réticence. A titre d’exemple le taux de prévalence lié à l’excision dans la région forestière est de 84% pour la tranche d’âge de (15-49 ans) (EDS 2018) et 30,8% pour la tranche d’âge (0 -14 ans). Quant au mariage précoce, ces statistiques sont de 34,8% pour la tranche d’âge de (9-15 ans) et 39,8%, soit quatre filles sur dix sont mariés entre l’âge de (9-17 ans ) dans la région forestière.
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A cela s’ajoutent les violences physiques enregistrées en longueur de journée sur les filles et femmes. Soit une quarantaine de cas, enregistrés depuis le début de l’année à notre niveau. Sans oublier qu’il y a plusieurs cas non connus de nos services, car souvent restés sous silence. »
Poursuivant, Monsieur Souaré lance un cri de cœur aux acteurs impliqués dans la défense des victimes des violences faites aux femmes. « J’interpelle tous les acteurs de la chaîne pénale, à savoir la justice, la police et la gendarmerie. Pour le respect du code pénal, du code de procédure pénale qui sanctionne les violences faites aux femmes mais aussi des mutilations génitales féminines dans nos communautés », dira Thierno Alseny Souaré.
A noter qu’en cette fin d’année, les mariages et les violences faites aux femmes sont souvent récurrents car c’est des moments souvent choisis par les communautés pour les excisions. Donc il est aujourd’hui à la fois nécessaire et urgent que les acteurs à tous les niveaux, ONG, institutions et l’État puissent mettre l’action judiciaire en avant, qui sera soutenue par des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation des textes de loi pour freiner cet état fait.