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Nuits du 24 et du 31 décembre: à quand remonte l’institutionnalisation de la lutte contre les accidents pendant cette période ? 

Aussi longtemps que l’on remonte dans le temps, les fêtes de fin d’année ont toujours été célébrées chez nous avec le faste qui sied. On peut même dire que l’engouement pour leur commémoration s’est peu à peu estompé au fil des ans. La conjoncture et la cherté de la vie sont peut être passés par là, si ce n’est un problème générationnel ou de contexte socio-économique. N’oublions pas d’évoquer la chronologie traumatisante et mortifère de pandémies dont Ebola et le coronavirus qui se sont abattues sur nous, sans crier gare. Nous sommes encore sous l’emprise du redouté covid 19 qui nous tient à la gorge.

Il faut dire, avec une pointe de nostalgie, qu’il n’y a pas encore bien longtemps, la situation était bien différente, pour ne pas dire meilleure. Des projets de rencontres festives entre couples ou amis étaient ficelés bien avant la date échue et le lieu retenu pour la commémoration était toujours porteur d’un symbole aux yeux des candidats aux retrouvailles.

C’est ainsi que, alternativement, au fil des ans, le choix portait sur une ville, un domicile, un bar-dancing, night-club, motel, un lieu public ou tout autre endroit exotique. Le temps de la fête, il servait de cadre pour passer de bons moments ensemble.

Il y avait aussi, les solitaires, ils n’étaient pas nombreux, qui venaient juste goûter de la bonne musique, siroter un verre et observer les autres, comme pour chasser l’ennui ou se ressourcer au contact du monde bruissant autour d’eux.

Puis viennent ceux qui ont la manie de la bougeotte. Qu’ils soient piétons, motocyclistes ou automobilistes, ils éprouvent le besoin irrépressible de se déplacer sans cesse à travers la ville, à vouloir fréquenter successivement tous les bars, dancings et lieux publics à la recherche d’un spectacle ou d’une sensation à vivre.

Si à première vue, ce tableau presque idyllique, peut paraître normal un soir de fête, notons cependant qu’il peut aussi changer intégralement pour se muer en soirée infernale ou tragique où les accidents de la circulation le disputent aux nombreuses  infractions au code de la route. Les raisons à cela se trouvent dans l’abus d’alcool ou de drogues dont certains se rendent coupables en voulant trop marquer la fête. Ces individus déraisonnables, il faut le dire, compromettent davantage la situation, quand ils se mettent à conduire. En effet, que ce soit en voiture ou à moto, étant ivres et incapables de discernement, il est évident qu’ils vont commettre des excès de vitesse, avec tous les risques qui vont avec. Du fait de l’alcool ou de la drogue sur terrain de fatigue et de sommeil, ils deviennent un réel danger pour eux-mêmes et les autres. D’où les accidents, nombreux et graves qui surviennent. Ils font des morts, des blessés, des dégâts matériels. Ils rendent malheureux et ternissent la fête.

Une telle situation constitue une vraie hantise pour les services de police dont le rôle premier est d’assurer la sécurité des personnes et des biens.

Depuis toujours chez nous, elle a assumé dans les centres urbains, ce rôle protecteur pendant ces fêtes de fin d’année, avant d’être renforcée en cela par la gendarmerie routière opérant en rase campagne.

Devant le bilan tragique qui était enregistré chaque année, à l’occasion de ces deux nuits de fête et plus particulièrement le 31 décembre, les autorités ont renforcé les dispositifs pour inverser la tendance.

C’est ainsi que, dès son arrivée au pouvoir, le Général Lansana Conté  a signé  l’ordonnance nO 327 du  28 décembre 1985, portant création du Conseil National de la Prévention Routière Guinéenne, en abrégé CNPRG, placé sous la présidence du Secrétaire d’Etat à la Sécurité.

Cet organe composé de tous les départements et services directement impliqués dans la gestion de la prévention et de la sécurité routière, était l’interface de notre pays auprès des institutions sous-régionales, régionales et internationales. Cela nous a permis d’adhérer à la PRI (Prévention routière internationale) et au Groupe des pays africains, membres de ladite organisation (GPA-PRI).

Par ce biais, non seulement notre pays a fait parler de lui à l’extérieur, dans le cadre de la prévention et de la sécurité routière, mais aussi, il a abrité en 1987, au Palais des Nations (actuel Palais Mohamed V), la deuxième conférence du Groupe des Pays Africains, membres de la PRI (Prévention Routière Internationale) qui avait connu un grand succès et un fort retentissement. C’est pendant cette rencontre qu’avait été lancé un  plaidoyer intitulé ‘’Appel de Conakry‘’ à l’ensemble des pays africains, pour un renforcement de la lutte contre les accidents.

Mais l’empreinte indélébile qui aura marqué, à l’échelle nationale, l’existence du CNPRG chez nous, c’est bien l’institutionnalisation de la mobilisation de la police routière, à chaque fin d’année pour une gestion correcte de la circulation. Peut-être y a-t-il à y voir la marque de son président et de son secrétaire général, tous deux issus du département de la sécurité! Trêve de débats, retenons et apprécions plutôt la finalité.

Il faut reconnaître qu’auparavant, il y avait bien quelques tentatives ou efforts isolés initiés ici et là, allant dans le même sens. Mais, nous devons à la vérité, affirmer que c’est à la création du Conseil National de la Prévention Routière ( CNPRG) que cela a été systématisé, structuré, officialisé et accompagné, comme il se doit.

Et c’est rentré aujourd’hui dans les traditions. Chaque année, le dispositif est renforcé et amélioré. Tous les corps de police y participent dorénavant, en appui à la police routière. Et les résultats positifs ne tardent pas à suivre. Non seulement les populations adhèrent à la mesure, mais elle couvre dorénavant l’ensemble du territoire.

Aussi, par le bilan de zéro accident ou zéro mort déjà réussi certaines années, la police peut-elle s’enorgueillir d’avoir assuré sa mission régalienne. Comparé aux années d’avant, antérieures à la création du CNPRG où les accidents et les morts se comptaient par dizaines, le résultat est plus que élogieux, il est fantastique. Les anciens de la police routière pourraient bien le confirmer.

C’est le titre de gloire que nous pouvons inscrire à l’actif de cette institution qui a cessé d’exister depuis bien longtemps déjà. Heureusement, l’Etat étant une continuité, on lui a trouvé une réplique pérenne et efficace pour continuer le chemin amorcé. Les autorités viennent de créer une nouvelle institution, sur recommandation de l’ONU. Il s’agit de l’AGUISER (Agence guinéenne de sécurité Routière).

Il est dit qu’il n’y a jamais deux sans trois. Le bon exemple fait toujours tâche d’huile. Le département de la santé suit la dynamique enclenchée par la sécurité. Il met pendant les fêtes de fin d’année, les structures sanitaires en alerte pour une prise en charge correcte des éventuels blessés admis aux urgences.

 « La fête ce n’est pas seulement ce soir. Si vous êtes en vie, vous pourrez en passer beaucoup d’autres, les années à venir. Soyez donc prudents, roulez doucement pour vous préserver des accidents et pour ne pas mourir un soir de fête. Ce qui serait vraiment dommage pour tout le monde.»  Ainsi parlait le commissaire Mamy Kaloko (paix à son âme), directeur de la police routière et secrétaire général du CNPRG.

Ces paroles adressées aux usagers interpellés dans la circulation, résonnent encore et nous font dire que c’est la meilleure conclusion à tirer de toute cette réflexion sur comment éviter les accidents pendant les fêtes.

Bonne fête du 31 décembre à toutes et à tous, pour une  transition parfaite vers l’année nouvelle, 2021.

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