La direction générale de la Société des Eaux de Guinée (SEG) veut insuffler une nouvelle dynamique à ses activités. Nommés au lendemain de la prise du pouvoir par l’armée, Aboubacar Camara et son équipe l’ont fait savoir ce vendredi 7 octobre. C’était à la faveur d’une rencontre qu’ils ont eue avec la presse, à l’effet d’échanger avec les hommes des médias sur l’orientation à donner à la guinéenne des eaux (SEG).
S’il y a une chose dont tout le monde peut être d’accord en Guinée, c’est que la nouvelle équipe dirigeante de la SEG n’a pas hérité d’une situation reluisante. En tout cas, les plaintes ne manquent pas chez les clients qui sont loin d’être satisfaits de la qualité des prestations de ce grand service public.
C’est pour l’amélioration de la desserte ainsi que la gouvernance de ce secteur que les nouveaux responsables de la SEG ont initié cette rencontre avec la presse en vue de baliser le chemin de la synergie nécessaire.
C’est donc beaucoup de journalistes, notamment des responsables des médias, associations de journalistes et animateurs d’émissions qui ont pris part à la rencontre qui a duré un peu plus de deux heures ce vendredi. L’idée qui sous-tend les échanges «sans tabou», premiers du genre, est que «le problème ne peut pas être résolu que par l’Etat», estime Aboubacar Camara, le Directeur Général de la SEG. D’où la nécessité de discuter avec toutes les parties prenantes en commençant par la presse qu’il qualifie de « maillon essentiel » de son schéma. Etant donné qu’elle lui permet de toucher « soixante ans d’indépendance sans eau, c’est trop », déplore-t-il. Et d’ajouter : « il faut expliquer la situation pour que les médias comprennent pourquoi on en est là. »
A propos du rapport qualité-prix, les responsables de la SEG ne font pas mystère de la nécessité pour l’Etat, unique actionnaire de l’entreprise, de réactualiser sa facturation restée inchangée depuis bientôt vingt ans. Pendant que le prix de la production a connu une hausse sans discontinue. Des explications et d’autres qui font dire ceci à M. Camara : « au sortir de la rencontre, les gens comprendront que l’eau est gratuite en Guinée et que ce qu’on paie, ce sont les services liés à l’exploitation… »
A la question de savoir quelle est l’évolution du « quatrième projet eau », en langue nationale soussou, le directeur général adjoint chargé des infrastructures et développement, répond qu’il continue son cours, rappelant que l’étude a été déjà bouclée. Tout en précisant que le budget devient plus conséquent. Allant d’un milliard deux cent mille euros, il y a un peu plus de deux ans, à deux milliards maintenant. Un montant important certes, mais l’enjeu en vaut la chandelle. En tout cas, une fois ce projet réalisé, le problème sera réglé à Conakry pour une vingtaine d’années, selon les responsables de la SEG.
En attendant de mobiliser les ressources par ces temps de vache maigre, la nouvelle équipe de la SEG ne dort pas sur ses lauriers. En en croire aux explications de Thierno Mamadou Nassirou Diallo, le DGA en charge de l’exploitation et de la qualité, la société est à pied d’œuvre pour apporter « des mesures correctives à la fuite d’eau ». Ce qui règle en même temps le problème de qualité. Parce que c’est à partir de ces fuites que des impuretés s’infiltre dans les canaux de conduite de l’eau pourtant « potable à la production ».
Avec la communication au cœur du dispositif, à travers un numéro vert, 119, et d’autres canaux digitaux…
Insistant sur la nécessité pour l’Etat et ses partenaires mais aussi les particuliers à travers le paiement de leurs factures, d’investir dans le secteur de l’eau, le DG de al SEG, Aboubacar Camara, est sans équivoque dans ses explications.
« Quand le problème d’eau sera réglé, les hôpitaux seront vides », affirme le DG de la SEG avec des exemples à l’appui. Comme pour répondre à la question initialement posée, à savoir : « l’eau potable pour tous mais à quel prix ».