Le débat autour de l’avant-projet de nouvelle constitution en Guinée continue de diviser la classe politique. Ainsi, lors de leur réunion hebdomadaire de ce samedi, les membres et fidèles du RPG Arc-en-ciel, l’ancien parti au pouvoir, ont fermement exprimé leur désaccord avec le processus en cours. En première ligne de cette contestation, Marc Yombouno, ancien ministre du Commerce, a invité les Guinéens à rejeter le texte proposé par le Conseil National de la Transition (CNT), dirigé par Dr Dansa Kourouma.
S’exprimant à ce propos, Marc Yombouno n’a pas mâché ses mots. Il a critiqué avec force la manière dont le CNT conduit l’élaboration de la nouvelle constitution, dénonçant des consultations et des symposiums à répétition. « Nous invitons les populations à rejeter cet avant-projet », a-t-il déclaré, promettant que des arguments supplémentaires viendront étayer cette position dans un avenir proche.
Pour l’ancien ministre, le processus traîne en longueur, sans que le document final ne soit encore accessible aux partis politiques ni à la population pour une analyse approfondie. « À quand ça va finir pour que le projet soit distribué aux partis politiques et aux populations pour analyse ? », s’interroge-t-il. Yombouno remet également en question le rôle joué par le gouvernement dans cette phase législative, qu’il juge « non réglementaire ». « Pour la première fois, nous voyons pour un projet de Constitution, l’institution qui représente l’Assemblée nationale appelle le Premier Ministre et le Gouvernement à discuter au sein de l’hémicycle », a-t-il poursuivi, insinuant une confusion entre les rôles législatif et exécutif dans ce processus.
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Marc Yombouno appelle à mettre fin aux tergiversations et à accélérer la tenue d’un référendum pour trancher la question. Selon lui, d’autres pays réussissent à finaliser des projets de constitution en des délais bien plus courts, avec des équipes réduites. « Dans beaucoup de pays, c’est une équipe de 10 à 12 personnes, des spécialistes qui font ça. Nous, ici, ce sont 81 personnes qui le font depuis 3 ans », déplore-t-il.
Pour l’ancien ministre, prolonger les consultations et les débats ne fait que retarder l’inévitable : la consultation populaire. « Pourquoi ne pas aller au référendum, où toutes les structures auront le temps de donner l’argumentaire pour le Oui ou le Non ? » a-t-il questionné, estimant que c’est là la vraie étape démocratique permettant aux citoyens de faire un choix éclairé.
Le RPG Arc-en-ciel, à travers Marc Yombouno, persiste sur sa position. Selon lui, il est temps d’arrêter les manœuvres dilatoires et de laisser la parole au peuple, à travers un référendum. En attendant, l’ancien parti au pouvoir reste sur ses gardes et continue d’exhorter les populations à se méfier de ce processus constitutionnel, qu’il juge confus et inutilement prolongé.