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MGF en Guinée : plus de 700 cas enregistrés entre 2021 et 2022

La journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF) a été lancée ce lundi février 2023 à Conakry. Cette journée vise à sensibiliser les populations dans la lutte contre cette pratique dans la société guinéenne. Autorités et partenaires techniques conjuguent des efforts afin d’éradiquer ce phénomène en Guinée. L’enceinte de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia a servi de cadre au lancement de cette journée officielle dont le thème retenu est : « S’associer aux hommes et garçons pour transformer les normes sociales et de genre afin de mettre fin aux MGF ».  
La ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Aicha Nanette Conté, ne compte pas baisser les bras dans la lutte contre les MGF.
« La pratique des mutilations génitales féminines constitue une atteinte grave à l’intégrité physique et morale des femmes et filles et une violation de leurs droits fondamentaux… Conscient de la situation des MGF, le Gouvernement a adopté des actes engageant pour la protection des femmes et des enfants contre toutes formes de violences. Des actions ont été développées et ont abouti à des résultats significatifs parmi lesquels il y a la contextualisation du cadre de programmation de la promotion d’abandon des mutilations génitales féminines, l’augmentation significative du nombre de déclarations publiques d’abandon des mutilations génitales féminines dans les communautés avec 763 cas entre 2021 et 2022 », a expliqué la ministre Aicha Nanette Conté.
En Guinée cette pratique est plus fréquente avec un taux de 39% chez les filles de 0 à14 ans et 94% chez les femmes de 14 à 45 ans. Avec de telles statistiques, la présidente du Parlement des enfants de Guinée, Mariama Diallo, appelle les autorités à plus d’engagement : « au regard du constat fait au quotidien, la prévalence de cette pratique néfaste (95%) doit être une préoccupation pour les adultes et responsables que vous êtes. Le Parlement des Enfants de Guinée appelle à la mobilisation de chacun pour débarrasser la Guinée de tout ce qui pourrait constituer des entraves à son développement harmonieux en lien avec les mutilations génitales féminines. Je voudrais inviter les communautés en guise d’accompagnement des initiatives au Gouvernement à prendre des mesures en faisant de la lutte contre cette pratique une préoccupation de tous les instants. »
Avec le slogan « Protégeons nos filles et nos femmes de l’excision », la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines de cette année a été une occasion pour les partenaires de la Guinée à réitérer leurs engagements dans cette lutte. Pour le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) en Guinée, Félix Ackebo, cet accompagnement s’accentue à plusieurs niveaux dont entre autres les finances: « Nous travaillons à plusieurs niveaux avec le Gouvernement notamment ceux techniques où on décide des stratégies les plus appropriées pour convaincre et arrêter cette pratique, mais aussi financiers où nous supportons quelques actions pour faire en sorte que  celles qui arrêtent l’excision puissent se reconvertir. »
Présent à cette cérémonie de lancement, le représentant du Premier ministre à cette occasion a rappelé l’engagement du Gouvernement dans l’éradication des MGF en Guinée. Pour  Dr Morisanda Kouyaté, ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’Etranger, l’excision n’a ni de fondement religieux encore moins juridique : « Les mutilations génitales féminines est un phénomène traumatisant, bizarre, infondé, qui viole, qui violente et qui tue les filles et femmes au nom de rien. Ce phénomène ne repose sur aucune base ni juridique encore moins religieuse… Le Gouvernement de la Transition s’engage à lutter contre cette pratique dans nos sociétés ».
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