«si c’est cela leur vœu, après l’année blanche, eux, ils auront un travail blanc. Parce qu’on aura le temps d’en recruter et de former.»
Il y a exactement deux mois, jour pour jour que le SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) a déclenché une grève dans le secteur de l’éducation. Il réclame des meilleures conditions de travail notamment 8 millions de francs comme salaire de base. Et depuis, les cours sont perturbés dans les écoles publiques guinéennes.
Et tout porte à croire que le problème est loin de trouver une solution si on s’en tient aux déclarations faites par des hauts cadres du pays. S’exprimant sur cette grève, le Premier ministre avait dit qu’aucune négociation concernant les huit millions n’était possible jusqu’en 2020.
Dans une récente interview accordée à Guinéenews, votre quotidien en ligne, le président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, interpellé sur la question, a déclaré qu’on «négocie le possible. L’impossible ne se négocie pas. Ils sont venus avec l’impossible. Donc, on ne va pas négocier.»
En marge de cette grève, les salaires de certains enseignants ont été gelés. Une décision que Amadou Damaro Camara trouve normal en invoquant l’article 431 du Code du Travail en Guinée. Pour lui, le travailleur a le droit d’aller en grève. « Mais pendant la période de grève, l’employeur est dispensé du payement de salaire pendant la période de grève. C’est l’article 431 en son aliéna 8 qui le dit. Comment vous pouvez ne pas aller travailler et vous demandez à ce qu’on vous paye », s’est interrogé le député.
Parlant des 8 millions réclamés par le SLECG, Amadou Damaro Camara souligne qu’aucun enseignant de la sous-région n’a un salaire de base de 800 euros. Ce qui équivaut approximativement aux 8 millions. «Je vous défie dans toute la sous-région, personne, même ceux qui ont un produit intérieur brut plus élevé par habitant, n’a un salaire de base de 800 euros. Surtout quand on dit tous les enseignants : moniteur, instituteur, professeur de lycée, professeur d’université. Huit millions comme salaire de base, c’est utopique ça. Ensuite, il n’y a pas que les enseignants en Guinée comme travailleur », a-t-il remarqué.
Dans une de ses sorties médiatiques, le syndicaliste Aboubacar Soumah a fait agiter le spectre d’une année blanche si leurs revendications ne sont pas satisfaites. A cette menace, le chef de file de la majorité parlementaire de la Mouvance présidentielle, réplique : ‘’si c’est cela leur vœu, après l’année blanche, eux, ils auront un travail blanc. Parce qu’on aura le temps d’en recruter et de former.‘’