En assemblée générale extraordinaire ce mercredi 26 décembre, Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) fait savoir à sa troupe que le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana a menacé de radier les enseignants grévistes à partir du 31 décembre s’ils ne reprennent pas le chemin de l’école. Sur cette décision, M. Soumah a conseillé le PM Kassory Fofana à ne pas «tenter».
« Le premier ministre a dit qu’à la date du 31 décembre, si nous ne reprenions pas les cours, qu’il va nous radier. C’est à cause de cette décision que nous allons commencer les manifestations de rue. Nous allons continuer nos manifestations jusqu’à la satisfaction de nos revendications. Ce que nous demandons n’est pas de la mer à boire. Notre destin est dans nos mains, nous irons jusqu’au bout », a-t-il rappelé devant ses camarade.
Devant les enseignants grévistes apparemment très déterminés, Aboubacar Soumah ne veut pas entendre le mot radiation. « Que le PM Kassory tente de radier un seul enseignant gréviste. Nous avons tenu le gel de salaire d’un, deux et de trois mois, il ne faut que le mot radiation nous ébranle. A l’intérieur du pays, beaucoup de nos camardes qui ne connaissent pas leurs droits, se laissent intimider. Malheureusement, tout le monde ne peut pas avoir la même détermination dans un combat », a-t-il indiqué.
Dans la salle, l’honneur est revenu à la présidente du comité national des femmes, Adama Kansagnel Diallo de faire le compte-rendu de la rencontre du Bureau national du SLECG et celui de l’USTG (Union Syndicale des Travailleurs de Guinée), sa centrale mère.
« Lundi 24 décembre 2018, le bureau exécutif national du SLECG a reçu une délégation de l’USTG (union du syndicat des travailleurs de Guinée) conduite par son secrétaire général Abdoulaye Sow pour une sortie honorable de crise. Dans la salle, Abdoulaye Sow a proposé une suspension de la grève afin de poursuivre les négociations. Le BE (bureau exécutif) du SLECG n’ayant pas la qualité de suspendre ou de lever la grève, n’a pas pu répondre à la demande. Comme aujourd’hui, vous (les enseignants, NRLR) décidez que nous poursuivons la grève, le mot d’ordre reste maintenu », a-t-elle expliqué.
Reprenant la parole, Aboubacar Soumah a fait savoir que l’heure qu’il fait, qu’ils ne suspendront pas la grève si le gouvernement ne leur fait pas une proposition concrète sur les huit millions de francs guinéens que qu’ils réclament comme salaire de base. « Il est hors de question de déplacer le sujet parce que le protocole d’accord est très clair dans son accord numéro 3 », a-t-il insisté.
En d’enchaîner : « Mous devons continuer à nous battre. Y a un adage qui ceci : ‘’ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent’’ ; donc luttons pour vivre et c’est pour cette raison nous nous sommes engagés dans cette bataille. C’est un combat noble que nous ne devons relâcher malgré les intimidations. Nous sommes prêts à nous sacrifier pour la défense nos intérêts moraux et matériels (…). A partir d’aujourd’hui, nous allons procéder à des marches pour montrer à l’opinion nationale et internationale que nous ne baisserons pas les bras devant les violations flagrantes de la Constitutions par le premier ministre Ibrahima Kassory Fofana qui dit préférer l’ordre à la loi tout en imposant la dictature…»