Rien ne va plus à la mairie de Matam où la gestion du maire, Seydouba Sacko est publiquement dénoncée par un de ses collègues conseiller. Youssouf Camara, c’est son nom, accuse le chef de l’exécutif de cette collectivité de la proche banlieue de Conakry de « gestion opaque » et violation des « principes de la redevabilité… »
Dans un entretien téléphonique accordé à Guineenews, Youssouf Camara, rapporteur de la commission finances de la commune porte de graves accusations contre le maire Seydouba Sacko.
Dans ses propos, l’élu de l’union des forces démocratiques de Guinée, Youssouf Camara multiplie les griefs contre le maire élu sous la bannière de l’union des forces républicaines (UFR). « Il y a un refus catégorique de la tenue de la session plénière de l’exécutif communal qui est une session hebdomadaire. »
Pire, Youssouf Camara dénonce le fonctionnement administratif de la mairie qui serait caractérisé par une ‘’lenteur’’ qui ne dit pas son nom. Parce que, soutient-il, certains dossiers introduits chez le maire pour signature prendraient deux à trois mois.
Une mauvaise gestion qui n’est pas sans conséquence selon monsieur Camara qui relève, entre autres, un niveau de mobilisation de recettes trop faible comparativement à la prévision. Sur 34 milliards GNF prévus, confie-t-il, la mairie a mobilisé seulement 1 997 000 000.
Mais le comble, à entendre l’ex-membre du conseil national de la transition (CNT), c’est que le peu de ressources mobilisées serait très mal géré. Il dénonce environ 700 millions de francs guinéens dépensés pour le fonctionnement. Notamment pour l’achat de consommables sur fond de surfacturation. Contrairement à la règle qui voudrait que 65 % du budget soient consacrés au volet investissement, fustige Youssef Camara.
Toujours selon lui, sur près de deux milliards réunis, il ne resterait présentement que 135 millions. A cause aussi d’une masse salariale trop importante, du fait d’un effectif pléthorique des travailleurs entretenus à dessein, accuse notre interlocuteur…
Sans compter les mauvais contrats hérités de l’administration précédente qui continuent avec une « complicité » supposée ou réelle du maire actuel avec l’équipe sortante (délégation spéciale) dont il est issu.
Des accusations graves que nous avons tentées de vérifier auprès du maire mis en cause. Mais après un bref entretien téléphonique et plusieurs tentatives infructueuses, c’est par un texto que Seydouba Sacko a fini par réagir à nos sollicitations. « Guineenews. S’il vous plait vous aurez ma version des faits lors de la session prochaine. Merci !», nous a-t-il répondus.
Une réaction aussi courte que lapidaire qui risque de ne pas suffire pour rassurer l’opinion et les populations de Matam.