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Marche du 8 juillet, dialogue politique : Damantang Camara répond à l’opposition

« il y a plus de 600 manifestations depuis 2010. Ce que nous (les autorités, ndlr) avons autorisé par le passé, je ne vois pas pourquoi on  ne l’autoriserait pas maintenant si ce n’était pas pour des motifs aussi importants que ceux de cette pandémie »

Le régime d’Alpha Condé ne semble pas vouloir céder face à la détermination affichée de l’opposition de marcher le 8 juillet prochain. Le pouvoir brandit des risques de propagation de la COVID-19. A cet effet, le ministre de la Sécurité a annoncé hier mercredi dans l’émission « Sans Concession » animée en visioconférence et retransmise en live via la page Facebook de Guineenews©.

Si rien n’est fait avant le 8 juillet, la Guinée risque de renouer avec les démons de la violence. C’est du moins ce qu’il y a à craindre en ce sens que selon le ministre de la sécurité et de la protection civile, « on est obligé de maintenir l’ordre parce qu’il y a des Guinéens qui ne souhaitent pas manifester. Il y a des Guinéens qui sont même d’accord avec le FNDC mais qui souhaitent vaquer à leurs occupations.» Même si le ministre de la Sécurité et de la Protection Damantang Albert Camara précise que les forces qui seront  déployées sur le terrain auront comme consigne de n’utiliser que les méthodes conventionnelles.

A propos de ce que le gouvernement devrait faire pour apaiser la situation à travers un dialogue, il répond que: « s’il y a bien un effort à faire, c’est sans doute du côté de l’opposition » arguant qu’en ce qui concerne la volonté de dialoguer de la part du régime le président de la République, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et le président du groupe parlementaire l’ont déclaré.

« Je ne pense pas qu’on puisse aller beaucoup plus loin dans la manifestation de volonté de dialoguer. En face, pour le moment, nous avons juste des ultimatums », a déclaré le ministre de la Sécurité.

Une sorte d’incompréhension inquiétante entre tenants du pouvoir et opposants, que le ministre de la Sécurité met au compte de la démocratie, un « système politique qui assume la division. » C’est pourquoi, explique-t-il, « on ne demande même pas qu’il y ait de la confiance. On demande qu’il y ait de la responsabilité pour qu’on vienne s’asseoir et que carte sur table, on discute des choses. Et pour la plupart du temps, ça se fait devant témoin, c’est à dire la communauté internationale. »  Même  si par ricochet, il reconnaît, les résultats issus de ses dialogues peuvent être sujets à interprétation.

Seule certitude, chez le ministre Damantang, c’est que l’interdiction de la marche en vue du FNDC ne s’explique que par la pandémie du coronavirus. Pour preuve, soutient-il,  « il y a plus de 600 manifestations depuis 2010. Ce que nous (les autorités, ndlr) avons autorisé par le passé, je ne vois pas pourquoi on  ne l’autoriserait pas maintenant si ce n’était pas pour des motifs aussi importants que ceux de cette pandémie ». A ce niveau, le ministre Camara a peut-être oublié que sur le nombre de manifestations évoquées, beaucoup étaient non autorisées aussi.

Ce n’est surtout  pas  la comparaison avec le Mali voisin qui le ferait changer d’avis.  « Le Mali, je ne sais pas dans quelles conditions les dernières manifestations se sont tenues. Mais ils (les Maliens ndlr) prennent la responsabilité de leurs actes », déclare-t-il. Et d’indiquer que : « chaque Etat est responsable de la manière dont il va gérer son épidémie et éviter qu’elle se propage. » Insistant sur le fait qu’il soit « incontestable que dans les endroits où les gens se côtoient, où il y a beaucoup de promiscuité, le risque de contagion est très grand. »

Revenant à la marche du 8 juillet dans le contexte actuel, le ministre Damantang Camara  alliant subtilité et fermeté rappelle que : « nous avons plusieurs manières d’exposer et de manifester son mécontentement ou ses idées. » Donc, suggèrera-t-il, « choisissons celle qui est le moins susceptible d’envenimer la propagation du virus. »

Reste à savoir si les opposants vont l’entendre de cette oreille. Surtout qu’ils estiment avoir toutes les raisons de ne pas aller dans un tel sens. Au risque de décevoir Damantang qui dit « faire confiance à nos frères de l’opposition pour éventuellement en envisager d’autres. »

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