Les conservateurs de la nature de la Guinée ont remis, le week-end dernier, aux autorités ivoiriennes à Bouan-Houye, une sous-préfecture située à 10 kilomètres de la frontière de Côté d’Ivoire des fusils de calibre 12 de fabrication locale saisis le 15 décembre dernier.
Cette cérémonie a connu une forte mobilisation de la population de Gbapleu et de Bouan-houye et a réuni les autorités ivoirienne et guinéenne.
Prenant la parole, le commandant Jimmy Zoh Patrice, chef secteur Nimba de l’office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) a indiqué que «la conservation est une question qui est noble. On doit préserver la forêt et éviter le braconnage. On a décidé de garder un peu de forêt et d’animaux pour les futures générations. Si on demande aux parents, ils vont dire qu’il y avait des éléphants ici et il y avait des arbres près du village. Mais aujourd’hui, il faut aller en profondeur de la forêt pour voir ses arbres. Actuellement, il pleut, on dit que ce n’est pas le moment où il devrait pleuvoir et le moment de la pluie il y a la sécheresse ainsi que c’est le froid qui vient dans la période ou on n’attend pas.
On n’a pas appris à conserver lorsqu’on a vu le cacao, on a tout détruit et on a mis le feu ça brûle et si nos parents avaient fait ça avant est ce qu’on allait vivre de ses forêts non. (…)
En termes de mauvais usage, nous avons parlé du feu de brousse ensuite les mauvaises pratiques agricoles, l’usage des herbicides, et la deuxième partie qui était la bonne pratique. Nous avons parlé l’agroforesterie, l’usage des matières organiques.
Cette rencontre se situe dans le cadre de la collaboration transfrontalière entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Nous avons initié il y a de cela de deux à trois années.”
Cette année, il ya une tendance baissière du braconnage dans la réserve des monts Nimba.
S’agissant des braconniers appréhendés au niveau des deux pays, il est prévu une extradition pour permettre à chaque pays de juger les siens par rapport aux lois en vigueur.
Du côté ivoirien, sous le contrôle du procureur du tribunal de première instance de Danané, “depuis l’année dernière, la Guinée et la Côte d’Ivoire ont échangé des prisonniers. Aujourd’hui, nos frères guinéens nous restituent les armes. Nous allons saisir le procureur et nous allons voir la suite. La protection de la forêt est primordiale pour nous, nos enfants et petits enfants. »
Pour sa part, le directeur du centre de gestion environnemental des monts Nimba et Simandou (CEGENS), l’objectif est de renforcer la coopération entre le centre de gestion des monts Nimba et l’office ivoirien des parcs et réserves.
Il ajoute qu’au-delà de la conjugaison des efforts, il faut sensibiliser la communauté afin qu’elles abandonnent la mauvaise pratique et s’adonnent à l’agroforesterie.