La célèbre grotte blindée de Kéoulonta, considérée comme l’un site naturel et culturel où les archéologues français ont mené des fouilles en 1951, a été visitée par des invités lors de la célébration de la journée internationale des patrimoines, une occasion pour eux de découvrir les merveilles de ce site, caractérisé par sa spécificité culturelle.
Ce site pittoresque, à la fois site naturel et culturel est une grotte de plus de 10 mètres de hauteur. Avec une chute à côté, qui a été l’objet des fouilles archéologiques par des chercheurs qui ont découvert des fragments de poterie et des haches en pierre taillée qui ne datent pas de notre ère.
Pour savoir l’historique des grottes blindées de Keoulonta, notre reporter a tendu son micro à Lanah Daou Traoré, président du district de Keoulonta.
« Le nom de la rivière, c’est blair, c’est ça qui a été transformé par les interprètes en blindé, sinon le nom de la rivière reste collé sur la partie. Au temps de nos ancêtres, au moment des guerres fratricides les villageois venaient chercher refuge ici dans cette grotte pour échapper aux attaques. Une fois ici, l’arme ne répond pas même aujourd’hui. Tu tires avec une arme, ça ne rentre pas. On venait ici, on trouvait des animaux comme la panthère, le lion, le python mais une fois tu tires sur ces animaux, la balle ne va jamais passer pour atteindre ces animaux. C’est pourquoi on appelle la grotte ‘’blindée’’ », affirme notre interlocuteur.
Ajoutant que : « Ici après l’adoration, des groupes de chauves-souris viennent faire des mouvements, après ils vont. Ce site nous protège et on l’adore. On y fait des offrandes. On tue des moutons, des coqs mais pas la chèvre, parce que le fondateur du village ne mange pas la chèvre », a-t-il précisé.
Au temps de Gérémi Koma, un savant qui était chargé de la gestion de la station scientifique des monts Nimba, des touristes et des experts venaient sur le site.
Selon la légende, si avez un problème de papier, si vous venez là-bas, on fait le sacrifice, vous aurez vos papiers dans les prochaines semaines.
Pour sa part Tokpana Ninamou, secrétaire scientifique de la station scientifique des monts Nimba indique qu’à propos de ces fouilles archéologiques, c’est le premier directeur de IFAN qui faisait ses recherches en brousse en 1949 qui aurait découvert cette grotte.
« Quand il a interrogé les populations ils ont dit que c’est un lieu de refuge des habitants au moment des guerres tribales. Et il a continué ses enquêtes. Certains ont dit qu’il avait une route souterraine qui va jusqu’à Kéoulonta. On ne pouvait pas croire ça, sans oxygène. Il a fait appel à des archéologues en 1951 qui ont fait des fouilles souterraines. Cette chute que vous voyez, passait à côté de la grotte. Les terres enlevées ont été déposées là-bas et l’eau a été déviée de l’autre côté », a-t-elle révélé.
A la question de savoir, qu’est ce qu’ils auraient découvert lors de ces fouilles, notre interlocutrice cite : « des fragments de poterie sous la terre, des haches en pierre taillée et beaucoup d’autres éléments qui témoignent des preuves de vis humaines sur les lieux, sous le tertiaire africain. Toutes les choses découvertes sont au musée national de Paris. Nous avons la littérature et des brochures ».
Néo Estella, qui était présente lors de cette journée du patrimoine dit avoir vu des choses extraordinaires dans cette partie de la Guinée. Comme cette grotte blindée.