Votée par l’Assemblée nationale en 2014, la loi de programmation militaire vise à permettre de disposer d’une armée redimensionnée, formée, équipée, capable de faire face à tous les défis sécuritaires du moment. Mais sa mise en œuvre reste confrontée à d’énormes difficultés. C’est pourquoi, le ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles et de la Défense nationale, le Dr Mohamed Diané, a demandé la lecture de cette loi qui arrive à échéance en 2020. Il a fait cette demande en marge de sa présentation de l’orientation budgétaire de son département à l’Assemblée nationale.
« L’exécution de la loi de programmation militaire (LPM), étalée sur une période de six ans, est maintenant à deux ans de la fin de son échéance en 2020, alors qu’elle a été confrontée à l’insuffisance d’allocations due aux difficultés économiques et financières que le pays a connues ces dernières années. Aujourd’hui nous devons tous ensemble réfléchir non seulement sur l’opportunité d’une relecture de cette loi, mais aussi et surtout sur le mécanisme de mobilisation des ressources nécessaires à son exécution effective », a-t-il expliqué.
S’agissant du budget de son département en 2019, celui-ci est de 1 794 milliards 101 millions 307 mille GNF contre 1.777 milliards 386 millions 394 mille 680 GNF en 2018. A la date du 10 décembre 2018, le budget de l’exercice écoulé a été exécuté à 95%, soit 1 690 milliards 697 millions 146 mille 255 GNF.
Dans son intervention, le ministre de la Défense nationale a fait savoir qu’il y a un glissement catégoriel qui représente 10% du solde indiciaire et le recrutement prévisionnel de 2000 jeunes gens, motivé par les nécessités de service.
« Je voudrais faire remarquer ici que les coupes drastiques observées dans la loi finances rectificative 2018 ont exposé le département à une situation difficile, au regard de l’accroissement des charges incompressibles liées aux missions stratégiques du département », a-t-il fait savoir.
Le ministre a ensuite rappelé que son département joue un grand rôle l’établissement d’un climat de paix, mais participe également dans le processus de sécurisation de certaines structures constituant des postes de recettes : « L’accomplissement correct des missions de l’Etat dépend du climat de paix, de sécurité et de stabilité sans lesquelles aucune activité socioéconomique ne pourrait se réaliser normalement. Il n’y a aucun doute que l’effectivité d’un tel climat, propice au développement est l’essence de la mission de mon département, contrairement aux critiques selon lesquelles le ministère de la Défense nationale n’est qu’un département dépensier. En effet, la sécurisation des recettes douanières, la protection des installations stratégiques et industrielles, la sécurisation des zones minières, l’action de l’Etat en mer, la rentrée des devises à travers notre participation aux opérations de maintien de paix, etc. sont les facteurs fondamentaux d’un développement socioéconomique. »