Le président de la République a officiellement lancé la 17ème édition du Festival National des Arts et de la Culture ce dimanche 23 décembre 2018, à Conakry. Et dans son discours de circonstance, Alpha Condé a porté un regard plutôt critique sur cette manifestation culturelle qui se poursuivra jusqu’au mercredi 26 décembre courant.
« Vous savez, la Culture est le reflet de l’âme d’un peuple. Donc, nous ne pouvons que nous enrichir par la conjugaison des cultures de nos différentes régions. Car, on dit souvent ‘unissons-nous de nos différences’. Les différences ne doivent pas nous opposer. Au contraire, elles doivent fusionner pour un meilleur avenir de la Guinée », a tout d’abord placé le chef de l’Etat.
Poursuivant, l’orateur a indiqué qu’il reste vrai que la Guinée, pendant la première République, a rayonné. « La culture traversait les mers pour aller aux Etats-Unis, en Europe et partout. Et bien avant l’indépendance, Keita Fodéba avait lancé les Ballets africains en France dans les années 47 – 50. Donc, c’est cette tradition que la Guinée a continuée sous la Première République. Malheureusement, nous avons perdu l’habitude de ce festival. C’est vrai, comme l’a dit le ministre, les artistes étaient un peu tristes. C’est pourquoi nous avons relancé de nouveau ce festival », a-t-il rappelé en substance l’idée ayant prévalu à l’initiation de ce festival.
Toutefois, Alpha Condé a balisé le chemin que doit emprunter ce projet en ces termes: « Il ne s’agit pas seulement de relancer le festival pour faire la Mamaya: il s’agit que le festival soit réellement l’expression des cultures vivantes de nos différentes régions. Mais aussi le centre de l’humour de nos artistes et aussi la capacité de faire des poèmes de nos poètes. J’espère donc que vos journées ne vont pas seulement mettre en valeur les artistes. Elles mettront en valeur aussi les comédiens, aussi les poètes », a-t-il émis en guise d’attente.
« Et j’espère que cette fois-ci, la compétition sera plus vive pour que chacune lui donne de son mieux, afin que nos amis qui sont là, du corps diplomatique et autres, puissent voir réellement toute la richesse du folklore guinéen et de la culture guinéenne. Mais aussi, cette culture, l’année dernière je l’ai dit, il faut associer aussi certains de nos frères qui sont de très grands artistes comme Bah Ibrahima Caba, comme Niane Tamsir, etc. Je vous ai fait la remarque l’année dernière. Car, un peuple vit sur son passé. C’est en restant assis sur notre passé que nous pouvons nous projeter dans l’avenir. Car, notre passé a des aspects positifs que nous continuer », a formulé aux organisateurs Alpha Condé.
Et de poursuivre: « J’espère donc que vous associerez nos aînés qui ont brillé par la culture, les écrits, au festival. Parce que le festival aussi doit être une occasion de présenter les ouvrages des Guinéens. Il devrait y avoir une bibliothèque, une présentation de livres, Monsieur le ministre. Évidemment, progressivement, chaque année vous améliorez. Il y a eu déjà beaucoup de progrès par rapport aux autres années. Je suis sûr que chaque année, vous ferez du progrès, parce que vous tirerez des leçons ».