La récente libération sous conditions pour des raisons de santé de quatre responsables de l’UFDG, à savoir Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Chérif Bah et Abdoulaye Bah continue de susciter des réactions. Dans un entretien accordé à Guinéenews, l’opposant et ancien ministre Mohamed Tall est revenu sur cette actualité, non sans dénoncer une politique du deux poids deux mesures dans la gestion du dossier des détenus politiques. Mettant un accent sur les cas d’Etienne Soropogui et Oumar Sylla, alias Foniké Mènguè.
En séjour prolongé en France, le directeur de cabinet du président de l’UFR ne se désolidarise pas des quatre responsables de l’UFDG. Au contraire, déclare Mohamed Tall, «je me réjouis de ces libérations même si elles sont conditionnelles ».
Cependant, poursuit-t-il, «je déplore simplement le fait qu’on ait pu interpeller et détenir arbitrairement pendant au moins 8 mois des responsables politiques qui n’ont rien fait d’autre que de s’opposer au troisième mandat. Après autant de temps de privation de liberté, on ne peut pas nous dire que l’histoire va se solder de cette manière en nous faisant croire à une prétendue magnanimité du Chef de l’État », a-t-il déploré.
En tout cas, pour l’ancien ministre de l’Elevage, « …ce qui est reproché aux personnes récemment libérées est suffisamment grave pour que la vérité soit établie sur leur cas. La déstabilisation de l’ordre public ou la fabrication d’armes sont des accusations qui sont suffisamment graves et les Guinéens sont en droit de connaître la vérité. La seule manière aurait été d’avoir un procès équitable, contradictoire qui aurait permis aux accusés de se défendre », a-t-il souligné.
Cependant, attaque-t-il, «comme le dossier était complètement vide, le pouvoir évite d’organiser un procès en bonne et due forme ». Ajoutant que «le dossier est politique et c’est le moyen que Alpha Condé a trouvé pour tenter de faire taire l’opposition».
Par ailleurs, « pendant que ces 4 sont libérés, plusieurs autres dont Foniké Mengué et Etienne Soropogui continuent de croupir injustement en prison », remarque l’opposant pour qui, «le cas d’Etienne est très révélateur du caractère politique de ces arrestations ». Et Mohamed Tall de rappeler «qu’il a été arrêté au même moment et pour les mêmes motifs que ceux qui viennent d’être libérés. On ne comprend pas pourquoi il continue à être détenu en prison ».
A propos d’Oumar Sylla, alias FONIKE, «il a été interpellé alors qu’il était sur une moto pour des motifs farfelus », dénonce M. Tall. Puis, de confier que «nous savons les pressions qu’il a subies pour qu’il abandonne le combat contre le troisième mandat et le régime dictatorial qui a plongé les Guinéens dans la misère ».
Avant de conclure que «les deux sont en train de payer le fait de rester fermes sur leurs convictions ». Et «c’est quelque chose qui est inadmissible et insupportable », dénonce-t-il.