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L’homme et le véhicule : vous avez dit un mariage… déraison ?

Qui a dit que l’automobile n’est qu’un simple outil au service de l’homme ? Cette affirmation ne convainc plus grand monde. Ce « miracle des temps modernes » qu’est l’automobile s’impose aujourd’hui comme moyen incontournable dans la vie de tous les jours. On n’a pas idée que l’on puisse s’en passer, un seul instant, tellement la vie des hommes semble tributaire de l’existence des véhicules.  Pour le démontrer, point besoin de soutenir une thèse ou d’aller à des raisonnements appuyés, d’ordre scientifique ou technique. Il suffit de regarder autour de soi pour se convaincre de l’attrait considérable, sinon de la forte emprise que le véhicule exerce sur chacun de nous. Pour commencer, nous citerons le fait que l’automobile fasse partie aujourd’hui des échanges les plus courants dans les salutations d’usage. Ainsi, quand vous êtes détenteur d’un véhicule, attendez-vous à ce qu’on vous interpelle là-dessus, pour savoir s’il va bien. Cela ne manque guère de se produire, lorsque vous croisez votre interlocuteur dans la rue. « Bonjour monsieur, comment allez-vous ? » « Ça va merci » « Et la voiture ? »

Vous vous demandez quelle réponse donner à une telle question.  Faut-il se taire ou dire qu’elle va bien ou mal ? Selon qu’elle roule ou pas. En tout cas, vous vous demandez si celui qui vous interpelle sait bien que c’est d’une machine qu’il s’agit. Mais, n’insistez pas ! On en est à ce point. La tendance est ‘’d’humaniser’’ de plus en plus l’automobile. Tellement elle fait partie de la vie courante et du quotidien des gens. Au lieu que ce soit un outil, un ‘’esclave’’ au service de l’homme, c’est le contraire qui tend à se produire. Comme dirait l’autre, l’homme est en train de devenir l’esclave de son esclave technique. Il est en passe d’être dominé, alors que c’est lui l’inventeur et le fabricant de l’outil qui le surplombe à présent. Quand un véhicule affrété à notre intention arrive, il suffit que le chauffeur klaxonne pour que nous  pressions  aussitôt le pas dans sa direction. Alors que c’est le contraire qui devait se produire. Ou le véhicule nous attend ou on le manœuvre pour le conduire jusqu’à nous.

Et ce n’est pas tout ! Nous avons déjà cité dans des publications antérieures, la réflexion selon laquelle ‘’l’homme met autant d’amour-propre que d’essence dans son véhicule’’. Son auteur a eu bien raison. Pour l’illustrer, prenons deux cas de figure : le premier, lorsque l’homme n’a plus d’argent pour assurer les charges quotidiennes dans son foyer et le second, lorsqu’il a le malheur de simplement érafler, ne serait-ce qu’un tout petit peu, la peinture d’un véhicule. Dans ces deux cas, la réaction est bien connue. En général, toujours la même. L’homme en panne d’argent va décider d’utiliser ses derniers sous pour d’abord se procurer du carburant.  Le reste viendra après. Pour lui, quand la voiture roule, il est rassuré de revenir avec ce qu’il faut pour nourrir sa famille. C’est le seul recours pour se sortir de ce mauvais pas. Quant au second, pour avoir éraflé la carrosserie du véhicule d’un monsieur intolérant pour qui la voiture est un tout sacré, on peut dire qu’il est dans de sales draps.  Son acte est une lèse-majesté, sinon une affaire d’Etat. La victime est au bord des larmes. Elle aime et même adule son véhicule.  Elle se lamente, crie haut le grand malheur qui lui est arrivé. C’est tout comme si son véhicule était fortement endommagé après un accident. Ne vous amusez pas à avoir maille à partir avec ces types de personnages adorateurs de véhicules. Ils vous en feront voir de toutes les couleurs. Ce sera comme si vous avez commis un crime.

Pendant ce temps, cette voiture qu’on lave, qu’on bichonne, qu’on parfume et pour laquelle on est aux petits soins, plus que même ce qu’on fait pour la famille, cette voiture disons-nous, est-elle reconnaissante vis-à-vis de son propriétaire et bienfaiteur ?

S’il tient à s’en assurer, nous lui conseillons vivement de ne pas se mettre devant le véhicule lorsqu’on le met en marche. Celui-ci ne manquera pas de le percuter et de lui rouler dessus, comme si de rien n’était. Malgré tout ce qu’il aura fait pour lui auparavant. Il ne dira pas : « non, ne me poussez pas à faire du mal à mon bienfaiteur. Ne me poussez pas à être aussi ingrat et traître en plus. »

Le véhicule n’est qu’un outil au service de l’homme, du moins, tant qu’il s’en sert correctement. Nous allons l’aimer au plus haut point, il restera toujours la simple machine sans âme, qui ne peut exprimer un sentiment ou témoigner une gratitude. Plus grave, quand on l’utilise mal, le même véhicule devient une arme contre nous-mêmes et contre les autres. Pour montrer l’attachement viscéral que nous avons pour le véhicule, un humoriste nous dit ceci : « tu as vu comment l’homme tient au véhicule ? Quelqu’un meurt ou est blessé dans un accident. Au lieu qu’on ait peur du véhicule et qu’on le rejette une fois pour toutes, c’est encore un autre qu’on cherche pour le transporter à l’hôpital. Bizarre non ? Paradoxe ? C’est comme ça que les choses se passent.

Ainsi va notre circulation routière. Ainsi va notre monde. A nous de nous en accommoder !

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