Nous n’avons eu cesse et ne cesserons de le dire, toutes les fois que la vitesse a été associée à un accident, les conséquences au plan humain et matériel, ont toujours été des plus énormes, pour la raison évidente, qu’elle (la vitesse) constitue un facteur aggravant. Redisons-le encore : un choc à 20 à l’heure n’est jamais le même qu’à 80 ou 100, au compteur. Les exemples sont nombreux, qui l’attestent. Point besoin d’aller loin dans le rappel. Il suffit juste qu’on se remémore les derniers cas mortels survenus chez nous, pendant ce mois de novembre : la catastrophe de Kindia (Souguéta), le dimanche 06 et celle de Bomboly, sur la route Le Prince, le mercredi 23, il y a juste trois jours.
Ces deux accidents groupés, ont fait un total de 28 morts (25 pour le premier et 03 pour le second), plusieurs blessés graves et d’importants dégâts matériels. Ce qui est, somme toute, très grave en soi et de nature à impacter et interpeller chacun de nous et le pays tout entier. On ne peut comparer pareil bilan qu’à celui d’une guerre ou d’un cataclysme. Une pandémie, même des plus virulentes, ne fait pas autant de victimes à la fois.
On note un grand paradoxe dans le traitement qui est réservé à chacun des deux phénomènes. Si, dans celui concernant la pandémie, la mobilisation de l’opinion et des moyens pour parer au mal, ne tarde pas à se mettre en place, c’est tout le contraire pour l’accident. Là, c’est plutôt d’accommodation qu’il sera question, pour accepter, tant la survenue que les conséquences de l’événement. Dieu est alors invoqué pour justifier que la catastrophe soit arrivée. On répète à l’envi qu’il a décidé qu’il en soit ainsi et c’est arrivé ! Que peut-on donc faire ou dire ? Forcément rien, si l’on s’en tient à ce raisonnement. Voilà donc la question qui est ainsi fermée à double tour et il n’y a pas à revenir là-dessus.
Pourtant, une explication rationnelle existe pour annihiler ce dogme empirique et obscurantiste qui fait qu’on croise les bras et qu’on s’abstient de réagir, pour empêcher que la situation perdure.
Revenons sur ces deux accidents référencés. Leur lieu de survenance n’a pas été le même. Le premier s’est produit en rase campagne et le second en zone urbaine. Par contre, ils ont en commun, l’excès de vitesse que chacun des chauffeurs a commis, pendant le roulage. Cette infraction a été relevée aussi bien par la gendarmerie routière de Kindia, que par la police routière de Bambéto. Chacun des deux services l’a clairement retenue comme élément causal de la plupart des décès enregistrés, en raison, ont-ils précisé, de la violence du choc et de l’impact qui en a résulté.
Ainsi donc, s’explique la gravité de cette infraction qui est plus fréquente en rase campagne qu’en ville. Il arrive que des passagers trouvent leur chauffeur trop lent à leur goût. Ils l’incitent alors à rouler plus vite, au motif qu’ils sont pressés, qu’ils ont une affaire urgente à régler à leur arrivée à destination, etc.
Nonobstant cela, c’est au chauffeur que revient la réponse à donner à ces sollicitations. Le dernier mot ou le dernier choix lui revient toujours. C’est lui qui décide en dernier ressort, car c’est lui qui est au volant. Il a le libre choix d’opter pour l’accélération sans limite ou la modération la plus avérée. Dès lors que le code de la route recommande d’aller : « vite quand on peut, doucement quand on doit », il lui est laissé le choix de conduire comme il se doit, en toutes circonstances. Cela nous renvoie à l’explication rationnelle de la survenue des accidents. L’excès de vitesse, au même titre que les autres infractions au code de la route, est le fait de l’homme et non d’un hasard ou d’une fatalité. Le chauffeur a l’accélérateur sous le pied, il voit la route défiler devant lui et se rappelle qu’il transporte des gens qui font confiance en sa capacité à les conduire à bon port. A lui de faire le bon choix entre accélérer à tout va et doser son allure, en fonction des circonstances.
Affirmons avec force pour conclure : le comportement de tout chauffeur au volant, tient de son libre arbitre et non du destin ou de la fatalité. Nulle part, on ne peut dire que ce qui arrive à un usager dans la circulation était prévu d’avance et que rien ne pouvait l’empêcher.
S’il est apte à conduire et sain de corps et d’esprit, il n’y a point à douter qu’il fera toujours, tout ce qu’il faut et comme il faut, pour conduire sans accident.