La question mérite d’être posée, tellement certains usagers semblent royalement ignorer tout ce qui se rattache à ce sujet. Peut-être, sont-ils confortés dans leur attitude par l’absence quasi totale de contrôle effectué dans ce domaine, par la police ou la gendarmerie routière ? Chez nous, c’est presque devenu une règle : dès lors que la nuit tombe, on ne voit plus les agents sur la route. A moins qu’ils régulent la circulation, procèdent à une vérification quelconque (documents, pièces d’identité, bagages), ou lors d’un accident.
Pendant la nuit donc, les usagers se sentent libres, ou sinon libérés du contrôle constant que les agents exercent pendant la journée. Mais, pour autant, ils ne sont pas exempts de risques énormes d’accident qui les guettent. La nuit, avec la grande fluidité de la circulation, il y a une tentation à rouler très vite. Les usagers estiment que la voie est libre et parfaitement dégagée. C’est ainsi qu’ils roulent à vive allure. Et lorsqu’ils font des accidents dans ces conditions, l’issue est toujours peu reluisante. Les dégâts corporels et matériels sont considérables. Les experts notent d’ailleurs qu’il y a plus d’accidents mortels la nuit que le jour. La raison à cela tient d’abord à la vitesse pratiquée. Elle est généralement plus élevée la nuit que le jour. Ensuite, vient l’éblouissement dont maints usagers sont victimes pendant les croisements entre véhicules. Le manque de visite technique chez nous, fait que la majorité des véhicules constituent de réels dangers pour la circulation nocturne, tant en ville qu’en rase campagne. Ils ont des phares mal réglés, inadaptés, parce que non homologués ou trafiqués, avec les modifications les plus inattendues. Certains éclairent les nids d’oiseaux dans les arbres, d’autres s’orientent très bas vers le sol comme les antibrouillards. On en trouve aussi dont le phare gauche voit à droite et inversement, comme si le véhicule avait le strabisme. Mais, ce n’est pas tout. L’invention chez certains conducteurs est sans limite ! Vous en verrez dont les phares tremblent et perturbent absolument ceux qui les fixent, parce que mal maintenus sur leur support ou qui vissés sur le toit à l’avant du véhicule, dardent leurs rayons lumineux sur les yeux de ceux qui viennent en sens inverse et les éblouissent au plus haut point. Mais, il y a pire que tout ça ! Depuis quelques années, un type de feux, de fabrication chinoise, nous dit-on, a fait son apparition sur le marché. Ceux qui, pour une raison ou une autre (bris ou arrachage après accident, simple remplacement), changent leurs phares standards, n’ont d’autre choix que d’y faire recours. Il s’agit de lumières extra-lumineuses (DEL), de formes et de dimensions variées, pour autos et motos qui ne sont pas homologuées par les autorités, mais foisonnent néanmoins sur le marché, devant le silence de l’administration. Ces feux sont très sollicités par les usagers qui les montent à l’avant des véhicules, sur le parechoc ou la calandre. Quelquefois même, sur une traverse métallique qui surplombe la cabine. Les motocyclistes en font également usage et les fixent à tout endroit de leur choix, sur leur engin. Nous insistons pour dire que ces feux sont extrêmement puissants. Leur intensité lumineuse est telle qu’ils éblouissent absolument quiconque les reçoit en pleine face, droit dans les yeux. Et c’est de là que vient leur dangerosité.
Ils provoquent des collisions frontales ou des sorties de route. Et quand cela est associé à la grande vitesse, souvent pratiquée la nuit, surtout en rase campagne, on comprend que les accidents qui surviennent soient graves (nombreux morts et blessés, importants dégâts matériels).
Il n’y a pas encore longtemps, ce phénomène était assez courant sur la RN3, entre Dubréka et Tanènè, avec la présence intensive de nombreux camions de transport d’agrégats.
Au fur et à mesure que l’usage de ces feux se généralise, les risques d’accident s’accroissent, vu qu’on rentre dans une forme de cercle vicieux. C’est le cas, lorsque chacun s’équipe de phares de ce type, à forte intensité lumineuse, qui éblouissent forcément les autres. S’il arrive qu’en retour, ces mêmes autres fassent de même pour s’en protéger, alors on rentre dans une sorte de guerre des phares qui ne présage rien de bon pour la sécurité routière.
Nous y reviendrons, au regard de l’intérêt que la thématique éveille chez les uns et les autres.