Présidente fondatrice du mouvement politique La Guinée Audacieuse, Domani Doré dénonce l’attitude du ministère de l’Administration du Territoire quant à l’installation des conseils communaux. Dans cet entretien qu’elle accorde à votre rédaction Guinéenews, elle revient sur la non-participation du Front des Indépendantistes de Guinée dont elle est membre fondatrice ainsi que leurs échanges avec l’Ambassadeur Gerardus Gielen, chef de la délégation de l’Union Européenne en Guinée. Sans oublier, sa relation avec le parti au pouvoir dont elle est aussi membre du comité central.
Guineenews : En tant que Présidente de la Guinée Audacieuse ayant bénéficié d’une voix à Matoto, pouvez-vous nous dire où en sommes-nous quant à l’installation des conseils communaux ?
Domani Doré : Merci de revenir sur les scores de notre jeune mouvement politique qui, grâce à l’investissement de jeunes et de femmes dans leur individualité au profil intéressant ont choisi de ne pas se complaire dans la critique, mais plutôt de se constituer en porteur d’une offre politique basée sur le développement que vous conviendrez avec moi, doit partir de la base au sommet. Ce qui nous a valu 4 sièges sur tout le territoire national en passant par Matoto, N’zérékoré et Lola permettant ainsi qu’une femme et trois jeunes gens siègent là où se prennent des décisions. Car l’accession des jeunes et des femmes à des postes de responsabilité ne se réalisera pas comme un miracle, mais bien au prix d’une lutte intelligente. A ce jour, comme la majorité des Guinéens, nous estimons que le retard accusé dans la convocation des élus à la seconde phase de l’élection des conseils communaux par le ministère de l’Administration du Territoire, est juste une privation inacceptable faite aux populations guinéennes.
Vous avez été reçu également dans ce cadre par l’Ambassadeur de l’Union Européenne il y a sous peu, peut-on savoir ce qui a filtré de vos échanges ?
En effet, une dynamique visant à rompre avec la bipolarisation à outrance de la scène politique guinéenne que nous considérons aujourd’hui, comme l’alternative est constituée de quelques mouvements ayant participé aux élections locales en candidature indépendantes. Des personnes ressources désireuses de réfléchir et d’agir en faveur de la qualification du personnel politique, ainsi que des conseillers communaux de partis politiques dénommés le Front des indépendantistes de Guinée, œuvre depuis peu à dénoncer le manque d’inclusion qui a caractérisé la reprise des travaux du comité de suivi des accords politiques afin de promouvoir dit-on, trouver une sortie de crise qui semble précaire du moment ou des acteurs tels que les indépendants y sont exclus, empêchant également la mise en place des conseils communaux.
C’est dans ce cadre que nous avons engagé une série de demandes de rencontres auprès des acteurs prenant part à ses assisses et l’Union Européenne comme à son habitude a eue une oreille attentive à notre sollicitude et nous avons donc ensemble, ressasser la définition la plus simple de la démocratie qui voudrait qu’elle repose sur des solutions propres aux Guinéens, par les Guinéens en toute diversité et pour une paix durable.
Et qu’est-ce qui explique votre absence au comité de suivi des accords politiques ?
Justement nous ne participons pas à ces travaux, du moment où ils se sont retrouvés sans aucune représentation de candidatures indépendantes. Alors que les contentieux annoncés sont nés des élections communales auxquelles, les partis traditionnels en ont enlevés la symbolique d’élections de proximité, en ayant une stratégie digne d’une élection présidentielle. Prenant en otage ses vrais acteurs c’est à dire les citoyens d’où des candidatures indépendantes.
Mais au niveau du Front des indépendantistes de Guinée, nous sommes unanimes : aucune décision prise sans nous ne s’imposera à nous.
A ce jour, quelle est votre relation avec le parti au pouvoir ? On sait que vous êtes membre du bureau central du RPG Arc-en-ciel… Et que pensez-vous de la tenue d’un congrès de ce parti tel qu’exprimé par son premier responsable ?
Je suis membre du comité central du RPG Arc-en-ciel, c’est à dire membre fondatrice de la nouvelle formation politique qui a fait migrer le RPG pour l’arc en ciel. J’ai accueilli l’annonce d’un éventuel congrès en y voyant ainsi qu’une forme de justice qui sera rendu à tous les partis qui ont prit le risque de fondre dans le Rpg Arc-en-ciel dont les clauses étaient entre autres la restructuration complète afin d’intégrer nos différents responsables dans les moindres espaces de prise de décision. Chose qui ne fut pas le cas malheureusement jusqu’à nos jours, c’est par affinité pour certains partis. J’estime donc que le RPG Arc-en-ciel, va se faire une nouvelle vitalité afin que les jeunes et les femmes qui sont la frange ouvrière du parti, prennent leurs responsabilités, expriment avec davantage de confiance toute leur créativité innovante en phase avec le contexte mondial dans la conquête du pouvoir afin de rendre sa crédibilité au parti pour les enjeux en perspective.
Dans tous les cas je suis candidate à un poste de responsabilité à ce prochain congrès et j’œuvre activement à la base avec le soutien de nombreux anciens qui voit en mon engagement et en celui de mes camarades militants, un espoir pour la visibilité du parti. Vivement le congrès !
Un mot sur la démarche ville morte de l’opposition prévue le lundi prochain?
Cette démarche est juste incongrue, anti républicaine. En tout cas, tous les qualificatifs qui se résument au fait que c’est un manque de respect à l’intelligence du peuple de Guinée qui mérite un soupçon de répit. Surtout quand nous savons que cette même opposition siège à l’Assemblée nationale et n’insiste que rarement sur l’ouverture d’enquêtes parlementaires afin de faire la lumière sur les cas de morts, surtout de jeunes gens à chaque fois qu’elle appelle à une marche dite pacifique. En ce qui nous concerne à la Guinée audacieuse en relation avec le Front des Indépendantistes de Guinée, le peuple de Guinée peut compter sur notre action conjuguée pour lui rendre sa dignité en politique désormais.