Le débat a été très houleux et productif ce jeudi 13 décembre entre les jeunes de l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa-Enco5-Wanindara-Sonfonia-Cemnetrie-Kagbelen et le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi Jeunes, Mouctar Diallo en compagnie des ambassadeurs des USA, du Japon, de l’Allemagne et de la France ainsi des représentants du Système des Nations-Unies. La rencontre s’est déroulée au rond-point d’Hamdallaye.
D’entrée du jeu, le ministre Mouctar Diallo a rappelé que cet échange avec les jeunes de l’axe Le Prince est une initiative du gouvernement qui consiste à apporter des réponses pertinentes, structurantes et pérennes aux véritables problèmes auxquels est confrontée cette jeunesse de l’axe Hamdallaye-Baméto-Cosa-Kagbelèn.
D’après le ministre Mouctar Diallo, il s’agit encore d’envoyer un message aux jeunes de l’axe Le Prince pour leur dire qu’ils font partie de la République de Guinée et qu’ils ne sont pas isolés de la nation. « Les problèmes auxquels ils sont confrontés touchent non seulement les pouvoirs publics mais aussi, les partenaires au développement. C’est pourquoi, le gouvernement à travers cette démarche, veut apporter des solutions aux problèmes des jeunes. Des problèmes qui sont entre autres, le chômage, la sous-formation, la migration irrégulière, la violence, la haine, exclusion…», a-t-il fait savoir.
Selon le chef du département en charge de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, c’est pour toutes ces raisons que le gouvernement à travers son ministère a initié ce projet appuyé par les partenaires au développement.
« Il sera question de faire un diagnostic participatif sur le long de l’autoroute Le Prince autrement dit, l’axe Hamdallaye-Kagbelen via Bambéto, Cosa, Enco, Wanindara, Sonfonia et Cimenterie. Il y a dix zones qui sont ciblées où il y aura dans chacune des mobilisations des populations pour échanger afin de savoir quels sont leurs véritables problèmes, leurs difficultés et leurs propositions de solution. Au finish, un atelier sera organisé où toutes ces recommandations seront traitées afin de sortir un plan d’action contenant des activités et des projets concrets de solution tout en créant des activités génératrices de revenu ainsi que la réalisation des infrastructures socio-éducatives », a-t-il expliqué aux jeunes.
Dans la même logique, Aissiatou Barry diplômée en sociologie a indiqué que les jeunes de l’axe ne sont pas des rebelles, ils aspirent aussi à un développement tout comme les autres jeunes des autres quartiers de Conakry. « A travers vous monsieur le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, nous voulons dire au gouvernement de nous approcher. Si nous avons un travail, nous n’aurons pas de temps brûler les pneus ni de barricader les routes moins encore de jeter les pierres. Si vous vous éloignez de nous, nous prendrons aussi notre distance. Quand quelqu’un t’approche, tu es obligé à ton tour de lui approcher », a-t-elle lancé.
Ghislain Poissonnier, attaché de Coopération à l’ambassade de France en Guinée a trouvé cette initiative du gouvernement excellente. Toutefois, il a laissé entendre qu’il faut se parler. « Je pense qu’il faut partir sur la base des déclarations faites par les jeunes », a-t-il conseillé.
Pour sa part, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Dennis Hankins a dit ceci : « Il y a 12 ans qu’un ancien ambassadeur des USA en Guinée a décidé de quitter le centre-ville Kaloum. Il y a aussi dix ans que nous sommes des voisins. Je salue l’effort du gouvernement à travers le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes pour dire que, c’est à travers cet échange, qui est loin du langage diplomatique, que les jeunes posent leurs besoins. Il y a beaucoup d’activités économiques dans cette commune. Mais chaque fois qu’on bloque le passage, qu’on brûle les pneus, toutes les activités vont cesser y compris les activités de l’ambassade. »
Devant les jeunes, l’ambassadeur du Japon en Guinée a fait comprendre que son pays et certains pays d’Afrique avaient le même niveau de vie dans les années 60. « Le Japon a mis un accent particulier sur l’éducation et le patriotisme. C’est-à-dire, l’intérêt général au détriment de l’intérêt particulier ou égoïsme », a-t-il laissé entendre.