Les opérations de démolition de certains bâtiments publics ont démarré dans la ville de Manga Kindi. Entreprises par le gouvernement guinéen dans le cadre de la célébration des festivités de l’an 61 de notre souveraineté nationale, prévue pour le 2 octobre prochain, les activités de démolition suscitent des mécontentements au sein de la population.
A Kindia, des édifices publics comme la sûreté régionale, la gendarmerie régionale, la gendarmerie territoriale, le commissariat central de police, ont été entièrement démolis par les agents de l’Etat.
Mais, l’inquiétude, c’est au niveau de certains services préfectoraux. C’est le cas du grand marché du centre-ville ou des milliers de femmes se battent tous les jours pour subvenir aux besoins de leurs familles.
A cet effet, Ousmane Bhoyé Baldé, vice-président de l’antenne préfectorale de la chambre de commerce, industrie et artisanat de Kindia se réjouit d’abord de cette démarche gouvernementale : « si le marché est reconstruit, nous pouvons héberger tous nos commerçants. Mais s’ils cassent les marchés sans trouver un endroit propice pour leurs installer ils vont exposer la vie de plus de 10 mille personnes. Et bientôt la saison pluvieuse. Comment ces commerçants vont travailler et dans quelle conditions » ; s’inquiète ce cadre de la chambre du commerce.
Malgré ses inquiétudes, les femmes vendeuses sont aussi sommées de quitter les lieux pour aller s’installer au buffet de la Gare. « Ils (agents publics) nous demandent d’aller au buffet de la gare mais cet endroit n’est pas aménagé. Il n’y a que la boue et des ordures. Pas de hangars et en plus, les anciens occupants de ces lieux refusent de céder et exigent de payer les places. Comment est-ce que cela peut être possible. Ces travaux qui commencent-là ne vont pas finir dans moins d’un an. Pendant ce temps, nous les femmes seront confrontées à d’énormes difficultés surtout à la pluie et au soleil », martèle Aissatou Keita, vendeuse.
L’ opérateur économique, Bhoye Baldé, interpelle l’Etat à surseoir aux « opérations de démolition sinon cela mettra la vie des déguerpis en difficultés surtout à l’approche des grande pluies. Car les travaux vont durer et sont purement politiques il faut s’attendre à fin 2020 ».
« Les délais n’ont jamais été respectés dans les régions qui ont bénéficié ces fêtes tournantes. Il y a toujours eu des retards dans l’exécution des travaux qui ont amené le report des fêtes comme les cas de Mamou et Kankan mais aussi les travaux ont été bâclés par manque de suivi », affirme Fatoumata Cissé.
Par contre, au niveau des autorités communales, il n’y a aucune inquiétude, le vice maire chargé de l’urbanisme et de l’habitat, Aboubacar Keita, a indiqué que : « le gouvernement a tout planifié. Il n’y a pas d’inquiétude là-dessus. Ces réalisations verront le jour au moment opportun et ça sera bénéfique pour les citoyens de Kindia. La célébration de l’an 61 de notre indépendance aura lieu cette année à Kindia, seulement le retard a été enregistré par l’Etat par rapport aux démarrages des travaux de toutes ces infrastructures dans la ville ».