Deux journalistes partis pour couvrir la marche anti-troisième mandat de l’opposition à Kankan ont été violemment pris à partie, ce mardi 30 avril par des jeunes partisans du pouvoir. Malick Diakité de la radio Horizon Fm Kankan et Alhassane Diallo du site Guineealerte ont été bastonnés, leurs habits déchirés et leurs matériels de travail dont des téléphones confisqués.
Le comble de ces violences inouïes sur des journalistes sur un terrain de reportage, c’est que tout cela s’est déroulé sous les yeux et la barbe des agents de la gendarmerie déployés sur les lieux. Et mieux, aucun des auteurs de ses violences n’a été interpellé par les agents des services de sécurité pourtant massivement mobilisés pour la circonstance.
Au contraire, selon les confrères infortunés de cette journée assez sombre pour le journalisme à Kankan, ce sont eux qui auraient été embarqués dans le pick-up avec certains opposants bastonnés, ensanglantés pour la gendarmerie avant d’être libérés plus tard.
Mais avant cette libération, des gendarmes se muant en conseillers auraient demandé aux confrères d’éviter de prendre part à ces genres de manifestations au risque de perdre la vie pour rien et dont le délit serait sans suite.
Ces positions partisanes clairement affichées de la part des agents censés assurer la sécurité des personnes et de leurs biens en tout lieu et en toute circonstance, suscitent bien des inquiétudes et des interrogations chez maints observateurs ici à Kankan.
Il faut tout de même rappeler que cette attitude partisane des forces de l’ordre donnant libre court à des citoyens au détriment d’autres sur les terrains de manifestation en Guinée n’est pas une première. L’attaque des locaux de la radio Espace à Conakry lors des séries de grèves des enseignants du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) en 2018 reste encore vivace dans les esprits.
Pour le moment, sans espoir d’avoir une justice rendue en leur faveur, suite aux violences subies ce mardi à Kankan, les victimes Malick Diakité et Alhassane Diallo s’en remettent à Dieu.