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Justice : Me Mohamed Traoré dénonce la fourberie de certains juges

« Nous interpellons les juges afin qu’ils prennent leur responsabilité en comprenant que les régimes passent mais l’institution judiciaire demeure », c’est un appel lancé par Me Mohamed Traoré, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Guinée. Il est également, l’un des avocats du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), plate-forme anti troisième en République de Guinée. Ce mardi 22 juin 2021, il était l’invité de votre quotidien Guineenews dans son émission “Sans Concession’’. Extrait! 

« Dire que le bilan de la justice n’est pas très reluisant, n’est pas franchement honorable pour la justice guinéenne. Parce qu’il y a des décisions dont on a l’expression qu’elles ont été tout simplement dictées ou qu’elles ont été rendues dans le seul but de faire plaisir à une catégorie de personnes ou à une personne. 

Or, les magistrats lorsqu’ils doivent rendre une décision, ils ne doivent avoir comme préoccupation, ou seule préoccupation, que le respect de la loi. Ils ne doivent obéir qu’à leur conscience, ils ne doivent pas prendre des décisions fondées sur des considérations autres que la loi.

Malheureusement, il y a souvent des décisions qui ne sont pas rendues en conformité avec la loi. En pareille circonstance, les avocats que nous sommes, nous avons la possibilité de faire appel ou d’exercer les voies de recours de façon générale, c’est ce que nous faisons.

En général, lorsqu’on parle des voies de recours contre une décision, cela intervient lorsqu’on estime que le juge s’est trompé dans l’application de la loi ou il s’est trompé dans l’appréciation des faits parce que c’est un être humain.

Mais lorsqu’il y a une volonté délibérée de violer la loi parce qu’il faut satisfaire telle ou telle personne, telle ou telle autorité, là, les voies de recours ne suffisent plus. C’est pourquoi nous prenons la parole publiquement pour dénoncer certains comportements.

 La grâce présidentielle entre dans les prérogatives du président de la république. C’est lui qui dispose des droits de grâce. Et en la matière, il y a un certain nombre de conditions qui sont fixées pour qu’il y ait la grâce présidentielle. Parmi ces conditions, il y a le fait que la condamnation judiciaire doit être définitive.

En fonction de cela, le président prend un décret de grâce pour gracier un certain nombre de personnes qui remplissent certaines conditions (…). Le président de la République peut gracier qui il veut à condition que certaines conditions soient réunies. 

La grâce présidentielle accordée à Boubacar Diallo dit ‘’Grenade’’ et Madic 100 frontières. J’aurais souhaité que les choses se fassent autrement surtout quand je prends l’exemple sur Boubacar Diallo dit ‘’Grenade’’, j’ai plaidé pour lui devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Conakry, en âme et conscience, je me suis rendu compte qu’il était victime d’une injustice.

 Maintenant que la justice n’a pas pu réparer cette injustice, c’est le président de la République qui a pris la décision de la réparer (…). C’est pourquoi, j’ai dit à certains magistrats d’éviter d’être instrumentalisés parce que, lorsqu’ils sont instrumentalisés par les politiques en leur faisant rendre n’importe quelle décision, même celles qui ne sont pas conformes à la loi, par la suite, les mêmes politiques se servent des prérogatives qui sont les leurs pour libérer ou gracier tel ou tel détenu. Finalement, on a utilisé la justice et c’est le politique qui en tire profit (…).

 Aujourd’hui, on ne parle plus des conditions dans lesquelles ce jeune a été arrêté, emprisonné et jugé. Mais plutôt, on met l’accent uniquement sur la grâce présidentielle qui a été accordée à l’intéressé. On parle plus de la magnanimité du président de la République alors qu’on n’aurait pu mettre l’accent sur l’indépendance de la justice, sur la qualité de décision de la justice

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