L’interdiction de sortie du territoire décidée par la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) n’a pas l’adhésion des forces sociales de Guinée. Cette frange de la société, pourtant regardante sur la gouvernance CNRD, l’a fait savoir dans une déclaration dont Guineenews s’est procuré copie.
Dans ce document, « on vient d’assister de façon spectaculaire, ce vendredi 20 octobre 2023, à une interdiction en masse de sortie du territoire de 34 DAF », dénoncent les forces sociales. Rappelant plus tôt que cela intervient « dans ce contexte de rabaissement de la justice guinéenne, pendant qu’il (le procureur Ali Touré) vient d’être débouté par l’instance judiciaire supranationale de la CEDEAO dans l’affaire dite de l’ancien PM Dr Ibrahima Kassory Fofana et compagnie. L’une des raisons de la victoire de ces derniers sur lui, est la violation de leurs droits de sortie et d’entrée libre, avec la confiscation de leurs passeports « .
Poursuivant, le forum dirigé par Abdoul Sacko indique que « cela soulève assez de préoccupations pour tout défenseur de droits, indépendamment des personnes de ces DAF. »
Au titre de ces préoccupations les Forces Sociales de Guinée multiplient les interrogations. » Est-ce sur la base d’une décision de justice ou de cas avérés de détournements au sein de leurs départements respectifs que cette décision a été prise ? Et quelle est la part de responsabilité de leurs responsables hiérarchiques (Ministres, Directeurs…) si cela est dûment établi ? », se demandent elles.
L’autre question posée par les FSG est de savoir « comment comprendre qu’une faute soit collectivement imputable à tous les DAF du pays, avec des gestions indépendantes les unes des autres ? »
Troisièmement, elles demandent si « le pouvoir du Procureur spécial de la CRIEF est au-dessus des conventions ratifiées par la Guinée et des lois de la République qui ont été systématiquement reconduites par l’ordonnance N°001 du CNRD ? »
Dans la même lancée, « face à ces préoccupations, les Forces Sociales de Guinée invitent la Cour Suprême et le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme à s’assurer de la légalité de cet autre acte aux odeurs liberticides, du Procureur Spécial de la CRIEF. »
Mais si d’aventure, « il s’avère que cet acte est lui aussi liberticide, que le Procureur Ali Touré, soit alors relevé de ses fonctions et qu’il réponde de ses actes devant les juridictions compétences, avant qu’il ne conduise le pays dans l’abîme. »
Cette décision du procureur spécial Aly Touré n’est pas le seul dossier sur la table des forces sociales de Guinée. Dans cette même déclaration, « elles informent l’opinion nationale et internationale qu’elles animeront dans les meilleurs délais, une conférence de presse sur la saisine régulière de la Cour Suprême qu’elles ont faite contre le fameux décret autorisant la nomination des chefs de quartiers et présidents de districts par les Gouverneurs de Régions. »
Comme pour dire qu’elles n’entendent plus signer un chèque en blanc à la justice, sous le CNRD.