Face à la recrudescence du banditisme dans l’espace de l’Union de Fleuve Mano, le président de l’unité conjointe de l’union du fleuve qui regroupe quatre pays à savoir la Guinée, la Sierra Léone, le Liberia et la Côte d’Ivoire indexe la prolifération des armes légères dans la région.
Au micro de Guineenews©, Yona Doré, président de l’unité conjointe du Fleuve Mano, basé à Lola, rappelle la mission assignée aux unités conjointes des 4 pays membres de l’institution sous-régionale.
« Nous avons été installés depuis mai 2012, devant les représentants du Liberia et de la Côte d’Ivoire. Si on parle de l’unité conjointe, c’est l’union de quelques unités simples. Ainsi, il y a une unité à Yékepa au Libéria, une unité à Danané et l’unité de Lola. Les trois formes l’unité conjointe de sécurité et de restauration des confiances de l’union du fleuve Mano. Nous avons pour mission de faciliter le mouvement des personnes et leurs biens », explique notre interlocuteur.
Ajoutant que leur mission est « de créer un climat de confiance entre les autorités militaires et les civils pour donner toutes les informations pour la concorde et éviter la méfiance entre eux ».
« Nous avons été invités à une réunion à Monrovia en 2015 où le problème de la prolifération des armes légères a été posé, et ce sont ces armes légères de fabrication locales que beaucoup de bandits utilisent pour faire leurs sales besognes. C’est ainsi qu’en 2016 -2017, il y a eu un financement de l’Union Européenne avec la Cédeao pour lutter contre les proliférations des armes légères et la circulation de ces armes dans l’espace du fleuve Mano », révèle Yona Doré.
Projet dont il est d’ailleurs le point focal. « Nous avons demandé aux gens de déposer les armes contre un appui et lorsque nous avons fait cela, on a eu assez d’armes et munitions, parce que les gens étaient organisés en associations et venaient rendre les armes. Nous avons reçus des pistolets TT30, des PMK, des Sks et des fusils mitrailleuses, des minutions et des grenades. Mais le projet n’a pas continué. Il y a une partie qui a été satisfaite, parce qu’on a donné une décortiqueuse à certains. Par contre d’autres n’ont rien reçu comme contrepartie », a-t-il déploré.
« Le projet est bloqué on ne sait pour quelle raison, alors que le financement était-là disponible », regrette le président de l’unité conjointe de l’union du fleuve, du côté guinéen.
« Par rapport à l’insécurité, notre rôle est de constater et de faire un rapport au secrétariat général qui donne des moyens que nous demandons. Il faut que les rencontres soient financées, quand tu veux inviter les forces de sécurité des trois pays en un lieu avec la communauté, il faut des moyens pour l’hébergement et la restauration des invités. On avait fait un projet qui avait contribué à la redynamisation des pactes de non-agression le long des frontières. On a convoqué les communautés de toutes les parties du côté libérien et ivoirien et de la Guinée. Nous avons installé des unités simples à N’Zoo, Tounkarata et à Foumbadou, mais il ne s’agit pas d’installer s’ils n’ont pas de moyens à leurs dispositions, le fonctionnement n’est pas possible », précise-t-il.
« Dans la forêt de N’Déré, il y a fréquemment des conflits, la dernière fois, ils ont abattu un Guinéen et le préfet m’a appelé et poser le problème. Et j’ai dit je vais faire ce que je peux. J’ai appelé l’unité simple de Tounkarata, j’ai demandé de recenser les tuteurs des Ivoiriens qui sont le long de cette frontière, mais le président ne peut pas tout faire seul, il faut l’appui des autorités de Tounkarata. Nous faisons le constat, on envoie le rapport à qui de droit et généralement le conseil des ministres, lorsque nous les techniciens nous travaillons à la base, et le secrétariat rassemble tous les rapports et envoie au conseil des ministres. Il y a un bon moment que nous sommes abandonnés, on n’a pas de fonctionnement ni moyens de déplacement pour nous rendre dans les différentes parties litigieuses », a-t-il reconnu.
« Nous demandons aux autorités des quatre pays de redynamiser les actions pour réduire la criminalité, déjà trois des pays ont connu la guerre, ce qui rend la situation poreuse », a-t-il conclu dans cet entretien accordé à notre reporter.